La problématique du développement agricole au Mali

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La problématique du développement agricole au Mali

développement agricole au Mali
Le développement agricole au Mali est la base de l’essor des autres secteurs

Avec une agriculture très peu mécanisée, la grande majorité des surfaces agricoles utiles du Mali sont soumises à des pratiques agraires peu mécanisées (la houe, les charrues, etc.) et la plupart des exploitations agricoles sont des entreprises vivrières. Les agriculteurs maliens ne perçoivent quasiment pas de subventions étatiques pour soutenir leurs productions (exceptées les faibles réductions de prix sur les engrais, lors des campagnes agricoles, qui quelquefois sont frelatés). De ce fait, leurs productions sont très fortement orientées vers des cultures céréalières car ces dernières leur permettent de dégager un peu de marge pour subvenir à leurs besoins. Même ce panel de cultures est très peu diversifié en ce sens que ce sont essentiellement des céréales telles que : le mil, le riz, le maïs, le sorgho, etc. Sachant que ces cultures sont très consommatrices d’eau (en particulier le riz), nos agriculteurs se retrouvent à court de budget pour irriguer leurs champs auprès de l’office du Niger. L’office du Niger est la principale zone de culture du pays. Avec ses près de 100 000 hectares de terres irriguées, l’office du Niger est l’un des plus grands aménagements agricoles ouest africains situé dans le delta central du Niger.

L’agriculture qui est l’un des trois grands piliers du secteur primaire de l’économie du pays est aujourd’hui délaissée car vu comme un métier peu rémunérateur et très éprouvant physiquement.

Nous assistons donc à une ruée des jeunes vers la bureaucratie et le commerce. Oubliant que ces deux derniers sont du secteur tertiaire de l’économie et que nous devons en priorité nous focaliser sur le développement du secteur primaire (l’agriculture, l’élevage et la pêche) et du secteur secondaire (l’industrie) pour une croissance structurée et durable de l’économie nationale. Le commerce international en particulier entraîne une perte de devise colossale de par les transactions financières qui sont faites lors des processus d’achats et d’affrètement des marchandises dans les pays dits développés. Sans compter le fait que les importations de produits finis alimentaires depuis les grands pays industriels tuent la production locale en ce sens qu’elles rendent les prix de ventes proposés par nos producteurs locaux non compétitifs par rapport aux prix du marché mondial. Cela décourage nos producteurs locaux et tue peu à peu tous les petits producteurs locaux.

N’oublions pas aussi de souligner que les produits alimentaires importés que nous considérons comme de meilleure qualité sont conçus à base de matières premières agricoles et forestières issues des pratiques intensives (destructrices de la structure du sol) et très utilisatrices de produits phytosanitaires (pesticides, fongicides, etc.) à la fois nocifs pour l’homme, l’environnement et la microfaune.

C’est cette microfaune même qui fait vivre le sol (par exemple, les verres de terre sont les principaux micro-organismes qui favorisent la minéralisation de la matière organique du sol : très importante pour la bonne croissance des cultures).
Une prise de conscience générale de la jeunesse malienne est indispensable pour trouver une solution à ce mal qui ronge le pays. Au lieu de nous fier aux modèles de croissance économique des pays dits développés, nous devons plutôt tirer les leçons des erreurs que ces derniers ont commises lors de la révolution agricole et industrielle. Ces pays-là même sont en train d’adopter des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement et durable quitte à payer plus cher les produits issus de leurs agricultures.

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Mahamadou MAIGA

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