Le 29 novembre à Paris étaient réunis les leaders maliens de la diaspora pour interpeller les élus socialistes représentés notamment par Claude Bartolone président de l’Assemblée Nationale française à quelques jours des élections régionales pour lesquelles Claude Bartolone est candidat. C’est tout naturellement que le QG de campagne de l’élu PS a servi de lieu de rencontre.
Tour à tour les intervenants ont effectué un état des lieux de la vie dans les quartiers, la question des migrants, les conditions de vie des étudiants étrangers mais aussi la coopération française en Afrique et le terrorisme.
L’épineuse question relative aux solutions proposées par le PS pour prévenir contre la participation au terrorisme des jeunes maliens migrants et ceux nés en France d’origine malienne a été mise sur la table.
Le financement des projets associatifs par les migrants et les freins rencontrés ont été exposés par Lassana NIAKATE des maliens de Montreuil. Ce dernier a dénoncé le fait que tout financement d’un projet de migrants soit tributaire de l’aval d’une organisation d’occidentaux alors que des maliens experts dans le domaine existent au Mali et en France.
La situation de la jeunesse malienne en générale et des étudiants maliens de France en particulier a été présentée par Hawa DEME présidente de l’Association des Diplômés et Etudiants Maliens de France. Il existerait un risque de foyer de recrutement des djihadistes si l’intégration de ces étudiants demeurait le maillon faible du système.
Mam’s YAFFA fondateur Esprit d’Ebène, au nom de la culture a attiré l’attention sur la nécessité de valoriser les cultures urbaines pour favoriser l’insertion des jeunes. Pour illustrer ses dires, il a donné un exemple de la situation du Mali qui est indiscutable en la matière. Ceux qui remplissent les salles au Mali sont les religieux et les rappeurs. Soit on s’intéresse au second groupe en lui donnant les moyens dont il a besoin pour vivre de son art, soit on laisse faire avec le risque de voir d’autres attaques comme celle du Radisson.
Dr Elie NKAMGUEU de Club Efficience a présenté la plateforme africaine de base de données qui servirait de tremplin aux investisseurs qui comptent aller en Afrique, aux recruteurs et chasseurs de têtes qui visent les diplômés africains. Il a insisté sur le besoin d’être accompagné par les collectivités.
Abdoulaye BA voulait savoir si le candidat Bartolone peut s’engager à faciliter le financement des projets de migrants si toutefois ces derniers s’engagent avec lui dans sa campagne.
Claude Bartolone qui brigue la Présidence du Conseil Régional d’Île de France a tenu à rappeler l’importance du Conseil régional mais aussi des institutions locales dans l’amélioration de la vie quotidienne des citoyens. Pour ce qui concerne des réponses aux interrogations des maliens, il n’est pas sorti de son rôle de responsable politique qui se veut consensuel. Les tentatives de réponses apportées sont génériques sans changer de ce qui se dit depuis toujours. Très volontariste, il a parlé pendant une heure environ. Ce qu’on pourrait retenir n’est pas forcément à la hauteur des attentes. Dans un cadre privilégié comme celui qu’il a offert, rien de concret dans les pistes de solutions n’a été abordé. Il n y a pas eu de prise de risque de la part du candidat, pas d’annonce du haut de sa fonction de président de l’assemblée nationale de la république française. Par contre on ne peut pas lui reprocher de ne pas être au courant des maux dont souffrent la communauté malienne de France ni de ne pas être proche du peuple. Cela suffira-t-il à avoir les voix des maliens de France ? Les urnes nous le diront d’ici une semaine.
Revendiquant la France multiculturelle dont il est issu, l’intégration est le socle du bien vivre ensemble et la force de la France.
Elijah de BLA
