Mobilisation de la diaspora burkinabé à Paris

La reforme constitutionnelle que Blaise COMPAORE a tenté d’effectuer afin d’obtenir un nouveau mondial a entrainé une révolte populaire. La société civile Burkinabé a effectué une grande manifestation. Des monuments dédiés à  Blaise COMPAORE ont même été détruits. Cette mobilisation a traversé les frontières pour atteindre sa diaspora.

Le 30/10/2014 des membres de l’opposition Burkinabé en France ont organisé une manifestation, ainsi qu’une conférence de presse qui récapitule la situation au Burkina Faso avec la mise en place du « Collectif contre la confiscation du pouvoir ».

Le message de ce collectif est un encouragement vers la démocratie en Afrique.

Il y’avait déjà des tensions au Burkina Faso dues aux 27 ans au pouvoir de Blaise COMPAORE et à la répression pendant cette même période de l’opposition.

La question actuelle est : est-ce que l’Automne Burkinabé va se transformer en printemps arabe ?

Ce collectif a été créé pour veiller à ce qu’aucune structure ne confisque le pouvoir.

Nous n’espérons pas voir de Dadis Camara, ou de SANOGO Burkinabé.  La société civile et politique aura cette responsabilité que la démocratie impose sur la durée au Pays des Hommes Intègres.

La révolte qui a lieu en ce moment ne déterminera pas seulement le destin Burkinabé, mais aussi celui des autres pays qui vont se retrouver dans peu de temps dans la même situation. D’ailleurs durant la réunion et la conférence, il y avait aussi bien des Burkinabé que des maliens ou encore des congolais.

La manifestation fut organisée par des partis de l’opposition dont Didier OUEDRAGO. Une centaine de personnes environ se sont réunies pour manifester leur opposition à la réforme de Blaise COMPAORE.

Des collectifs panafricains, avec le mouvement de révolte Sénégalais «  Y en a Marre », une délégation ivoirienne et une délégation congolaise étaient également présents. Sur les réseaux sociaux on observe également une solidarité ouest africaine envers les burkinabé, avec des messages de soutien venant du Sénégal (qui a connu une situation similaire avec Abdoulaye WADE).

L’atmosphère de la manifestation nous fait penser à celle qui a eu lieu, il y a deux ans pour le Mali à Paris avec le remplacement des chants « SANOGO Dégage » par «  KABILA/COMPAORE Dégage ». Nous avons eu le droit au très célèbre « La patrie ou la Mort : nous vaincrons ! ». Les parisiens ne comprenaient pas ce qu’il se passait. Qui pouvait provoquer autant de bruit et créer des bouchons ? Ce fut l’expression d’années de frustration. En parlant aux différents manifestants un ras-le-bol des dictatures ou du manque d’alternance politique se faisait ressentir. Il y a une volonté d’avoir une vraie démocratie, un état de droit qui assurera le développement.

Malgré le fait que les manifestants ne soient pas présents dans leur pays d’origine, ils tenaient à montrer leur soutien à leur patrie.

La jeunesse Burkinabé et on peut dire plus généralement africaine ne veut plus voir des présidents qui gouvernent depuis leur naissance et qui continuent à gouverner à l’âge d’un doctorant et qui veulent encore se maintenir au pouvoir comme les anciens rois du Mandé.

Il est assez ironique que le même mois de la mort de SANKARA, COMPAORE soit chassé du pouvoir 27 ans après. Le mois d’octobre serait-il un mois maudit pour les présidents burkinabé ?

Que ce soit dans les pays concernés ou à travers la diaspora on peut observer une convergence unanime pour un réel changement au niveau de la gouvernance. Les Africains sont déterminés à ne plus laisser des clans et ou un parti monopoliser le pouvoir à durée indéterminée.

 

Moussa Mansa

 

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