Mali : les perpétuels enlèvements des journalistes.

Birama Touré journaliste malien.

Les perpétuels enlèvements des journalistes, les hommes de médias seraient-il en danger au Mali ?

De toute évidence le cas du journaliste Aliou Touré, Rédacteur en Chef du journal « Le démocrate » lève une fois de plus le voile sur cet état de fait récurrent au Mali. Les actes d’enlèvement des journalistes se sont produits pendant tous les régimes au Mali qu’ils soient militaires ou non.

Pour rappel, sous c’est sous le régime d’Alpha Oumar Konaré que Cheick Oumar Konaré a été enlevé et passé à tabac. Le doyen Saouti Haïdara enlevé et torturé par les hommes armés en 2012 lors de la période de confusion politique dû au coup d’Etat du Capitaine Amadou Haya Sanogo. L’animateur Hamidou Diarra dit Dragon de la radio Kledu a connu le même sort en 2005. Nous pouvons allonger la liste jusqu’au journaliste du « Le Sphinx » Birama Touré disparu depuis Janvier 2016.

Ces différents enlèvements, parfois effectués par les mêmes modes d’opération, menacent clairement le travail du journaliste ou des leaders d’opinions au Mali. La situation est plus qu’alarmante, il ne s’agit pas de pointer du doigt qui que ce soit, mais il est important de situer les responsabilités pour garantir le minimum de sécurité pour ces femmes et ces hommes dans l’exercice de leur profession.

Dans un Mali qui cherche à se reconstruire, nous devons avoir le courage nous nous affronter sur la base des idées et des idéaux pour aboutir à un avenir commun surtout pendant les périodes de confusion politique où les opinons sont divergentes. Le dernier cas d’enlèvement sur la personne de Aliou Touré doit nous permettre de situer le débat car il restera comme d’autres journalistes sous cette menace. Les hommes de presse doivent pleinement jouer leurs rôles dans la construction de l’Etat et ce, dans la plus grande quiétude.

Nous pouvons comprendre que la liberté d’expressions n’est pas égale à l’anarchie, mais ce cas spécifique « enlèvement – relâchement » des journalistes souvent sans motif clair comme le cas de Aliou Touré, relève d’une part de la menace de leur propre sécurité et d’autre part de la limitation d’un droit fondamental « la liberté d’expression ». Alors nous en appelons à la raison et chacun doit jouer son rôle, nous ne devons pas rester silencieux face à ces actes.

BOUKA NIARE

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