La marque MARA : privilégier les déplacements à l’intérieur du Mali

Pas encore sorti de l’imbroglio politico-médiatique lié au DPG rattrapé par la vitesse de l’avion présidentiel, le premier ministre Moussa MARA s’éloigne quelques jours de Bamako pour une visite de trois jours à Kidal et sa région à compter de vendredi 16 Mai. C’est la seconde fois qu’il s’y rende depuis sa nomination au poste de premier ministre. A défaut de pouvoir y appliquer la volonté malienne, s’y rendre malgré l’insécurité qui y existe montre l’intérêt du premier ministre pour le dossier.

Il faut situer les problème liés à la gestion du cas Kidal pour entrevoir ce qui attend MARA. en effet cette région échappe au contrôle du Mali en tant qu’état et se matérialise par le cantonnement de l’armée souveraine du Mali dans la ville de Kidal en lieu et place des combattants du MNLA comme le prévoit l’accord de Ouagadougou qui a précipité les élections présidentielles en Juillet 2013.

Dans la région toute entière, des enlèvements sont légion, des meurtres de civils ont régulièrement lieu et même les armées qui y patrouillent rencontre les difficultés liées aux terroristes. Dans ces conditions le premier ministre se déplace pour se rassurer la bonne marche de ce qu’on pourrait nommer « administration malienne » dans cette région y compris dans la ville de Kidal.

Le but de la visite de MARA est de s’assurer du bon fonctionnement de l’administration dans chacune des régions administratives au niveau des différents corps armées à savoir militaire, gendarmerie, police et douane. Il devra également constater que les préfets, sous préfets et directeurs régionaux sont dans les conditions idoines de fonctionnement pour répondre aux sollicitations des administrés.

Au delà de l’aspect purement administratif de cette visite, le premier ministre est entrain d’imprimer sa marque en privilégiant les déplacements à l’intérieur du Mali contrairement au président qui préfère les longues distances  et pour lesquelles les maliens sont très divisés. Il en faut des dizaines de visites comme celle ci et l’étendre aux autres ministres et sans doute au président lui même afin de délivrer un message ferme aux locataires des lieux. Dans la gestion actuelle du Mali, les discours fermes font défaut en dehors des piques entre partis politiques.  Le président comme son premier ministre doivent changer de stratégie,  aujourd’hui ils se contentent de réagir aux positions du MNLA. Ils gagneront à passer à l’offensive en prenant les devants de sorte à ce que ce soit le MNLA qui réagisse ainsi ils pourraient pousser ces derniers à commettre la faute qu’ils attendent ou à changer en faveur du Mali. Pour cela il faut une volonté présidentielle et une stratégie de l’exécutif mais en attendant on discute avion présidentiel et rénovation de résidence présidentielle. Tout ceci est biensure précédé d’une stratégie long-termiste de paix entre les peuples dans cet endroit du Mali.

ELIJAH DE BLA

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