Djibouti: Une grève de la faim des femmes Afars pour faire cesser les viols sur les femmes

Depuis le 25 Mars 2016, une dizaine de femmes originaires de Djibouti ont décidé de faire une grève de la faim à Paris, pour dénoncer les viols systématiques des militaires djiboutiens sur les femmes Afars. Ces femmes victimes de ses exactions notamment dans les régions du Nord comptent par cet acte dénoncer l’impunité des violeurs bénéficiant de leur statut.  A l’approche des élections présidentielles du 8 avril 2016, c’est un moyen de pression sur les autorités en espérant qu’elles  décident enfin de mettre fin à ces actes inqualifiables et ignobles et de poursuivre en justice ces criminels. On estime à 3 millions d’Afars vivant dans la corne de l’Afrique, on les retrouve à Djibouti, en Érythrée et en Ethiopie.

 

Le peuple Afar est un peuple peu connu et discriminé car  ils possèdent des richesses dans les différentes régions où ils sont installés. Ainsi en Érythrée, on pratique un nettoyage ethnique* pour avoir la main mise sur ces richesses; les afars d’Erythrée sont contraints à l’exil. En Ethiopie, l’Etat encourage d’autres ethnies à s’installer sur les terres des Afars dans le sud et à entrer en conflit avec eux. A Djibouti, une longue guerre civile et ethnique (1991 – 2001)* entre les Issas et les Afars sont à l’origine des tensions et des répressions que peuvent rencontrer les Afars malgré les différents accords de paix et la fin officielle de ce conflit en 2001, la question des Afars est toujours d’actualité. Les viols des militaires sur les Afars perdurent depuis la fin du conflit.  Après avoir été victimes de ces viols, elles ont décidé de faire connaître au monde le sort des femmes Afars restées au pays dans la région du Nord.  A visage découvert mais avec beaucoup d’émotions, Fatou Abdallah, une bergère sourde et muette nous détaille comment des militaires se sont introduits chez elles pour la violer. Fatou Abacari, elle aussi a été violée par des militaires sous le regard de son père impuissant qui en  est mort suite à un arrêt cardiaque. Autant de récits éprouvants qui devraient interpeller le gouvernement actuel de Djibouti, la communauté internationale et les défenseurs de droit de l’homme. .Le Djibouti abrite la plus base militaire française à l’étranger. Il serait bienveillant qu’elle s’exprime sur le sujet.

Un hashtag a été créé et lancé sur les réseaux sociaux #stopviolsdjibouti et l’action est soutenue par les femmes solidaires et le comité des femmes djiboutiennes contre les viols et l’impunité.

 

Baba Dème

 

Sources :

  • Le triste sort des peuples Afars http://www.brest-ouvert.net/article862.html
  • Wikipedia Guerre civile djiboutienne

 

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