Au Mali, il y a de ces signes qui trahissent la désorganisation du gouvernement. Nous avons connu un temps pas si lointain des communicants très bavards qui aimaient réciter en cœur des fausses notes. Ces personnes sont subitement devenues aphones quand on a besoin qu’ils parlent.
Le ministre de la communication, de l’information et de l’économie numérique, porte-parole du gouvernement Choguel Maiga est devenu subitement silencieux. On se rappel tous de sa sortie culottée suite à la visite d’état du président à Paris où il avait introduit l’expression ”roi soleil” dans les éléments de langage de la politique. En ces temps de fête, il aimait squatter les écrans de L’ORTM pour chanter les louanges du président.
Puis est apparu Racine Thiam, directeur de la communication de la présidence. Il est jeune et toujours propre sur lui, cependant nous ne sommes pas à un concours d’élégance. Thiam, dans la précipitation s’est mué en porte-parole du président et quelques fois du gouvernement en lieu et place d’une stratégie de communication claire et identifiable. Passer à la télé plus que le président lui-même semble être sa trouvaille pour faire oublier Sambi Touré. Pas plus tard que la semaine dernière, Thiam annonçait fièrement que le bilan de santé du président n’indiquait aucun soucis de santé. Maintenant qu’il est hospitalisé suite à une intervention dite ”bénigne” mais qui a nécessité une prise en charge très loin de Sebenikoro, Thiam devrait être capable de venir expliquer ce qui s’est passé entre son discours qui présentait le président comme saint de corps et cette hospitalisation. Quand on a eu le courage de dire aux maliens que le président a une santé de fer, on doit leur parler lorsqu’il est prouvé que ce dernier est malade. Cela est juste logique. Son silence est assourdissant, gênant et sème le trouble. On peut se demander s’il s’exprime pour combler le vide ou s’il est réellement informé de l’état de santé de son employeur.
Avoir autant de monde habituellement très bavard autour du président qui perdent subitement l’usage de la parole mérite une hospitalisation afin qu’ils recouvrent l’usage de la parole.
La parole ne nourrit pas l’homme mais celui qui sait parler ne mourra pas de faim.
Elijah de BLA
