Le RPM va-t-il rejoindre officieusement l’opposition pour punir le “président ingrat”?

Cela fait trois longues années que le rassemblement pour le Mali, RPM attend l’intronisation de l’un des leurs à la primature. Jusqu’au dernier remaniement ministériel,  on peut considérer que c’est peine perdue. Au-delà de l’affront fait au parti présidentiel de ne pas choisir ses premiers ministres dans sa formation politique, le président IBK,  fondateur du RPM  a renvoyé du gouvernement la deuxième personnalité de son parti. Faire autrement aurait été très difficile puisque la courte carrière de ministre du chouchou du RPM  pour la primature, Bocari TERETA a été couronné par des malversations et de  l’introduction d’engrais frelatés dans les terres agricoles du Mali. Sa présence au gouvernement était devenue insupportable tant il a exposé sa dangerosité pour le monde agricole. La visite présidentielle à Bla a mis la lumière sur les antagonismes nés entre IBK et TERETA. Il fait partie des accusés suite à la colère du président. Il est soupçonné par le public d’être ceux que le président a désignés sans la phrase  « ils m’ont trompé ». Se débarrasser des cadres qui font du tort au progrès est chose normale sauf en république du Mali où IBK  nous a habitués au culte de la médiocrité. Sur le cas TERETA, on peut reconnaître la clairvoyance qu’a eu le président à s’en débarrasser.  En même temps l’adage dit: << le pouvoir n’a de charge que l’abus qu’on en fait>>

Pour voir un premier ministre issu du RPM  il faudra revenir vers début 2017 c’est-à-dire à une année de la prochaine présidentielle.  Le président va certainement resserrer les troupes du RPM autour de lui. Il va reclasser les tisserands aux postes ministériels stratégiques pour sa réélection et le premier ministre sera un tisserand. Certainement une personnalité consensuelle pour fédérer autour du candidat IBK. D’ici là, les tisserands devront patienter et faire semblant de ne tenir compte que du travail bien fait peu importe quel premier ministre l’a fait. En théorie c’est le schéma le plus heureux qu’on puisse souhaiter au parti présidentiel.  Dans la réalité d’un pays où la politique est le lieu des affaires, où les postes ministériels sont synonymes de marchés publics juteux, rester loin des postes ministériels est assimilable à une malédiction. Au Mali on déteste être maudit, encore plus au RPM.  Le risque de voir le RPM  saborder les plans du premier ministre Modibo KEITA et du président existe bel et bien. Par presse interposée les tisserands sans gêne pourraient semer le trouble dans les affaires. Ils pourraient déballer des secrets de famille par exemple. La présidence et la primature peuvent craindre des transmissions anonymes d’informations stratégiques aux petits messieurs de l’opposition. Le RPM pourrait se comporter comme un parti d’opposition pour faire payer la note au “président ingrat”.

IBK a créé le RPM  dans l’urgence, l’a façonné et l’a porté le plus haut possible. Il a cependant besoin des siens pour consolider son pouvoir et se faire réélire. Sans parti,  le président ATT est parvenu à se faire élire mais  c’était une escroquerie voir un braquage à la malienne. Si IBK  tente ce même coup, ce serait un suicide politique.

 

 

Elijah de BLA

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