Et si la peine de mort de GMT avait été appliquée ?

 

Cela fait très longtemps que le film cauchemardesque vécu par les maliens a démarré. Personne ne sait quand il finira mais chacun a une idée du commencement. Si les appartenances politiques des uns et des autres peut les empêcher de se mettre d’accord sur les raisons de la chute du malien type, certains faits majeurs ont marqué un tournant décisif dans l’explication de ce que nous sommes devenus aujourd’hui. On pourrait revenir autant de fois que nous le souhaitons sur les raisons du chaos malien mais dans un pays où il n’a jamais existé d’exemple ni dans la sanction ni dans la régularité des actes que l’on pose, on ne peut être surpris de la traversée interminable du désert.

Le grand procès à coût de milliards de francs CFA de l’ex président Moussa TRAORE (GMT) et de ses co-gestionnaires du système aurait pu servir d’exemple pour tous et pour toujours. Au début, nombreux sont les maliens qui ont vu les choses ainsi. Il faut croire que la magouille et la mascarade légendaire des maliens nous a rattrapé une fois de plus.  Dans un cauchemar, on ne peut pas courir aussi librement que l’on souhaite.  Il n’est pas question ici de dire qu’il fallait exécuter GMT comme le voulait la sentence de son procès hyper médiatisé. Il s’agit de tirer les enseignements de son exécution.

De tous les temps au Mali, les dignitaires politiques ayant été jugés et condamnés l’ont été par GMT lui-même et souvent de façon arbitraire. Demandez à la grande orpheline de feu Modibo Keita père de la nation malienne et premier président du Mali. Il est mort comme un souillon dans les geôles maliennes sans procès.  L’impunité est la règle au Mali, la sanction est une exception dont on n’use pas. Etant donné que chaque malien se souvient de l’endroit où il était et de ce qu’il faisait quand il a appris le verdict du procès de GMT et de sa condamnation à mort, on peut conclure que ce fut un évènement qui les a marqué. De cet évènement on aurait pu trouver l’exemple auquel chacun trouverait une référence soit pour croire en une justice contre l’impunité soit pour craindre l’illégalité. GMT étant le sommet des sommets de l’époque, si la justice avait été jusqu’au bout de sa logique sans interférence des ex présidents ATT et Alpha Omar Konaré, quel serait le comportement du malien d’aujourd’hui ?

La délinquance financière du moindre petit dirigeant politique qui ne craint ni la justice ni ses propres chefs serait-elle au stade d’aujourd’hui ?

Les recrutements à l’armée nationale sur coup de fil auraient-ils continué à exister ?

Le Capitaine Sanogo aurait-il perpétré un coup d’état à moins d’un trimestre de la fin du mandat du président ATT ?

Le président IBK serait-il venu au pouvoir dans les conditions que nous connaissons ? Aurait-il accordé autant de pouvoir à son propre fils et de privilèges aux membres de sa famille ?

Le projet du MNLA aurait-il pu tenir la route de 2012 à aujourd’hui ?

Autant de questions qui expriment nos difficultés aurait-elles été posées ?

Lorsque les présidents Alpha Omar KONARE et ATT fuyaient leurs responsabilités face à l’application de verdict du procès pour crime économique et crime de sang de GMT et de ses acolytes, ils savaient forcement qu’ils créaient les conditions nécessaires et suffisantes pour nous faire basculer dans le précipice qui est le nôtre aujourd’hui avec à la clé un président IBK qui a tout d’un échec.

Si la peine de mort de GMT avait été appliquée peut être que le malien serait plus en phase avec son histoire : la justice, la sécurité, l’honnêteté et l’intégrité. Peut-être que nous n’en serons pas à gérer la question de l’indépendance demandée par la CMA.

Avec des « si » nous pouvons voyager gratuitement et rétablir le Mali.

 

Elijah de Bla

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