Ruée vers l’occident (le chemin des rêves perdus ou le cri de désespoir) : A qui la faute ?

Ruée vers l’occident (le chemin des rêves perdus ou le cri de désespoir) : A qui la faute ?

Il s’agit d’une histoire d’amour du type « je t’aime, moi non plus » entre les humains vivant sur la même planète. Si depuis la nuit des temps, les hommes se sont déplacés dans quête d’un mieux être ailleurs. Aujourd’hui force est de constater que le mieux être semble se réfugier en Occident, en tout cas pour les Africains.

Il ne s’agit pas ici d’encourager ni de décourager cette pratique ancienne des hommes qui a permis la création des grandes nations et l’évolution de l’humanité telle qu’on la connaît à nos jours, mais d’expliquer ses formes nouvelles et les éléments substantiels qui font de lui non pas un moyen de mieux être mais la seule voix pour avoir un jour l’espoir d’espérer. C’est ainsi que des jeunes africains au fil des ans se jettent sur le chemin périlleux qui promet l’eldorado au bout. C’est vrai qu’il est de coutume de dire au Mali qu’on n’a rien sans souffrance, mais encore faut-il que l’on reste en vie pour bénéficier des fruits de nos efforts. Mais lorsqu’on n’a rien et qu’on n’a rien à perdre qu’est ce qui peut nous arrêter ? Ceci est l’Etat d’esprit de ces jeunes au péril de leurs vies, car tout africain vous dira qu’il vaut mieux mourir en cherchant à s’en sortir que de vivre mille ans dans la misère.

Au moment où le monde entier est unanime sur le fait que l’Afrique soit le continent de l’avenir, cette Afrique sombre de plus en plus dans l’abime. Si ce ne sont pas des guerres fratricides, ce sont les maladies ou autres famines et la sècheresse qui la laminent telle un oiseau ayant perdu son plumage. Dans ces conditions on peut se demander avec qui le bel avenir tant promis à l’Afrique se fera. Quant on sait que les hommes qu’elle a vu naître ne sont hantés que par l’idée de la fuir. Est-ce sa faute ou celle de ses enfants ou tout simplement celle de ceux ou celles qui pensent qu’elle est l’avenir de l’humanité sans ses enfants ? Quelle est cette famille malienne qui n’a ne serait ce qu’un enfant en occident, s’il n’est pas resté dans le détroit de Gibraltar ou en garde à vu à CEUTA ou à LAMPEDOUZA ?

A regarder les chaines d’informations en boucle, on croirait que ces hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux se plaisent à quitter les leurs en leur disant « à DIEU ». Des fois l’on se permet même de dire qu’ils sont responsables de ce qui leur arrive, comme si la misère est un désire, comme s’ils ont choisi d’être nées dans cette partie de la Terre. Il serait sans doute important que l’on se demande pourquoi ces hommes font un tel choix ?

D’aucuns nous diront qu’il n’y a de responsable que les responsables politiques des pays de départ. Il est évident que la corruption et la mauvaise répartition des richesses empêchent beaucoup de personnes, de monter dans l’ascenseur social et que les croyances expliquent les choses par une volonté devine qui serait maître de tout. La classe politique reste défaillante et les programmes politiques ne sont lisibles que pendant les campagnes électorales. Il faut connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un, qui lui-même connaît quelqu’un pour espérer quelque chose de ces républiques bananières. S’il est évident que les maux de l’Afrique sont imputables aux africains, nous ne pouvons nous résoudre à dire que l’Afrique est cette mère qui déteste sa progéniture.

Certains nous diront qu’on doit oublier l’histoire, que si l’esclavage et la colonisation ont asservit l’Afrique, nous vivons désormais dans un autre monde où chaque continent et chaque Etat est maître de son destin. C’est à lui et à lui seul de faire valoir ses droits et défendre ses intérêts. Nul n’a le droit d’accuser l’autre, Si ça ne va pas chez nous on ne peut  nous en prendre à nous-mêmes, C’est parce que nous sommes des incapables ou pire des fainéants, depuis des siècles nous n’arrivons pas à nous en sortir. Ces genres de langages sont tout aussi minables que de dire que l’esclavage à apporter quelque chose au continent africain comme l’aime à nous rappeler certains.

Les principes du commerce mondial sont basés sur la théorie des avantages comparatifs, théorie qui consiste à partager le monde en deux blocs distincts : un qui fourni la matière première et l’autre qui la transforme pour donner le produit fini. Ce système vide l’Afrique de son sang et plonge son économie sous perfusion, son modèle de développement est conçu à des milliers de Kilomètres d’elle surtout sans elle. Tout lui ait imposé de la signature des contrats d’extraction de ses minerais, à la signature des coopérations compromettant sa souveraineté et son intégrité sans oublier la mondialisation économique pendant que ses enfants restent indésirables où qu’ils aillent.  Alors que l’un des illustres fils nous rappelle que « Ce qui est fait pour nous par les autres, et que les autres ont décidé sans nous, est en réalité contre nous ». Partant de cette réflexion, il est important que l’Afrique redéfinisse le rôle qu’elle souhaite jouer dans un monde dont les institutions sont par définition contre son développement et l’épanouissement de ses enfants, l’occident doit faciliter surtout appuyer ce processus au risque de voir le phénomène de départ devenir une fatalité.

 

Moussa B DOUMBIA

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