Le président Allasane OUATTARA n’a pas compris le principe de la continuité de l’état

Sale temps pour l’image de l’état ivoirien et du parti présidentiel depuis la tentative d’immolation devant la présidence d’un proche des barons du RDR et créancier de l’état. En effet, lassée d’attendre que l’état ivoirien intervienne dans le règlement d’arriéré pour des prestations de services remontant pour une partie sous l’ère Gbago Laurent et l’autre partie contractée pendant la campagne de ADO en 2010, Mandjara OUATARA jeune femme de 33 ans et membre d’un  collectif comptant quatre vingt personnes tous loueurs de véhicules a tenté de  s’immoler devant le palais présidentiel où se tenait  le conseil des ministres à Cocody. Le montant des arriérés reclamé par le collectif dont Mandjara est membre s’élève à 5 milliards de francs CFA.
De 2007 à 2010 l’état ivoirien et la campagne présidentielle personnelle d’ADO ont produit des factures impayées que les prestataires sont en droit de réclamer aujourd’hui mais dans ces genres de situation en Côte d’Ivoire comme dans nombreux pays africains, il faut payer des pots de vin pour accéder à son dû.
Mandjara est décédée dans la nuit du 27 Mai 2014 suite aux blessures causées par le feu au centre des grands brûlés de Cocody. L’affaire est si gênante pour le pouvoir ADO qu’il a tenté de passer sous silence cette mort mais l’opinion publique très remontée suite à cette affaire ne l’entend pas de cette oreille. C’est donc sur la pointe des pieds que le porte parole du gouvernement Bruno KONE dans un esprit de service minimum  s’est fendu d’un communiqué pour exprimer la parole du gouvernement: “Le gouvernement s’incline devant la mémoire de cette personne ,la famille de la défunte sera accompagnée de la meilleure des façons par le gouvernement”.
Le plus gênant dans cette affaire au delà des sommes en jeu( un état demeure toujours solvable) c’est la proximité de Mandjara et certains barons du RDR. Il faudra citer Dieu et tous ses saints pour couver la colère qui pourrait en découler. Sachant que les ivoirien ont une capacité d’indignation collective très forte et une certaine propension à réagir, ADO et les siens ont de grands soucis à se faire, d’ici là souhaitons que la famille du défunt ait la force d’apaiser les cœurs.

Si le principe de continuité de l’état avait été appliqué dans les règles de l’art, ce décès aurait pu être évité. Alassanne Dramane OUATARA cristallise beaucoup d’attentes dans l’optique du changement des mauvaises pratiques. Cette affaire portera t-elle un coup à la crédibilité qu’il s’est longtemps employé à construire? Les semaines et les mois à venir nous édifieront.

ELIJAH DE BLA

 

Crédit photo : Ben SOUMAORO

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