Société: Les africaines, femmes sont-elles vénales ?

Africaines, femmes vénales ? (Moesha Boduang l'actrice ghanéenne à l'origine de la polémique)

Les africaines, femmes vénales?
C’est cette image dont les africaines souffrent et que beaucoup reprochent à Moesha Boduong d’avoir partagé sur BBC pendant une émission consacrée au sexe à travers le monde. Cette actrice ghanéenne a été prise à partie car selon beaucoup d’Africains, elle laisse croire que toutes les femmes ghanéennes fréquentent des hommes mariés pour subvenir à leur besoin.

“C’est aux Etats Unis qu’à vu le jour le 1er site internet de sugar dating”

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Interview de Moesha Boduong par Christiane Amanpour

La pratique à laquelle fait référence cette actrice est observée chez de nombreuses africaines, souvent jeunes, des étudiantes surtout. Donc ces propos sont vrais, elle n’a rien inventé, c’est une triste réalité que l’on observe sur notre continent. Comme elle le dit si bien, la situation économique pousse beaucoup d’africaines à y avoir recours. Il est aussi important de préciser que c’est la pauvreté et une très grande irresponsabilité qui permet à la majorité de beaucoup d’hommes africains de se comporter ainsi. Mais il serait totalement naïf de penser que seules les africaines se comportent ainsi. Car cette pratique existe depuis des lustres et partout à travers la planète. Nous vous proposons donc un tour du monde des femmes vénales (lol) :

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Les américaines, femmes vénales ?
C’est aux Etats Unis qu’à vu le jour le 1er site internet de sugar dating. Il met en relation des jeunes femmes (sugar babies), souvent étudiantes avec des hommes âgés (sugar daddies) pour un échange de prestation. Il s’agit pour la jeune femme de passer du temps avec un monsieur, et parfois des rapports sexuels. Et bien sûr en contrepartie elles reçoivent des cadeaux, de l’argent de la part du monsieur. Les jeunes américaines s’adonnent à cela souvent pour financer leurs études, payer leurs factures et s’offrir des choses matériels onéreuses. Il existe plus d’une dizaine de site internet dédié aux sugar daddies, c’est ainsi que sont appelés en anglais les hommes âgés qui prennent soin de jeunes filles.

Les chinoises, femmes vénales ?
En Chine, on appelle les jeunes filles, maîtresses d’hommes mariés et fortunés des concubines. C’est une pratique très ancienne, qui avait été interdite sous Mao depuis 1949 mais qui revient en vogue depuis une vingtaine d’années avec l’apparition des grosses fortunes. Il s’agit d’un véritable signe extérieur de richesse, car la pratique n’est réservée qu’aux hommes très riches. L’objectif de ces hommes étant d’avoir le plus de maîtresses pour pouvoir faire étalage de leur fortune. Les jeunes filles proposent des faveurs sexuelles en échange de bien matériels et d’argent.

Les belges, femmes vénales ?
En septembre dernier, c’est sur les campus Belges qu’un site de rencontre destiné à mettre en contact des jeunes femmes avec des sugar daddy faisait sa publicité pour recruter de nouvelles jeunes filles. Pas moins de 10 camions pour faire la promotion de ce site, destiné à répondre aux besoins d’étudiantes démunis et d’hommes assez riches pour s’offrir leurs faveurs.

Femmes blanches, femmes vénales ?
Femmes blanches, femmes vénales ?

Femmes françaises, femmes vénales ?
Le même site de sugar daddies a tenté sa chance sur des campus universitaires français.
Les jeune françaises pratiquent aussi le sugar dating et dans l’hexagone il est apparenté à de la prostitution.
Depuis plusieurs années en France on observe une prostitution estudiantine, des étudiantes qui se prostituent pour financer leurs études.

Selon vous, quelle est la différence entre le sugar dating pratiqué par les jeunes américaines ou françaises, les concubines chinoises avec Moesha Boduong qui fréquente un homme marié pour s’occuper d’elle ? Et bien aucune,elles pratiquent toutes le sugar dating. Les amants des concubines chinoises et les sugar daddies français ou belge sont aussi souvent des hommes mariés. Et oui, c’est aussi la situation économique difficile qui poussent ces Françaises et Américaines à avoir recours à ces pratiques.
Donc non, les femmes africaines ne sont pas des femmes vénales, pas plus que les autres du moins.

Abeni, correspondante à Lagos

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