Situation politique au Mali : des pistes pour sauver la Transition

Le trio dirigeants de la transition malienne

Situation politique au Mali : des pistes pour sauver la Transition

Le M5-RFP compte désormais pour la suite de la transition
Le M5-RFP compte désormais pour sauver la transition malienne

 

Il n’est de secret pour personne que la Transition a du plomb dans l’aile depuis sa mise en place. Aucun problème de fond que rencontre le pays n’a trouvé ne serait-ce qu’un début de solution durant cette Transition. Cela n’est guère une surprise tant elle a commencé avec de la duperie et un manque criard d’inclusivité. Après 8 mois d’errements nous voilà à la case départ. Diantre ! Quelle tragédie que nous ne puissions jamais nous mettre à la hauteur des défis nous assaillant depuis si longtemps ! La récente démission du premier gouvernement de Moctar Ouane nous donne une occasion de plus pour tenter de sauver la Transition si les bons ajustements sont effectués. Voici quelques pistes :

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1 – Réduire les priorités : quand on a peu de temps et de moyens on évite de s’éparpiller comme l’a fait la Transition depuis le départ. La sécurisation du pays, l’organisation d’élections présidentielle et législative transparentes (fichier électoral sain, pouvoir de la CENI renforcé à défaut de la mise en place d’un organe unique de gestion des élections…), la lutte contre la Covid-19, une lutte réelle contre la corruption, la réconciliation nationale et l’apaisement du climat social doivent être au cœur de l’action publique pour les petits neufs mois qui restent. Les autres seront laissés à des pouvoirs légaux et légitimes qui seront issus de la Transition.

2 – Réduire le train de vie de l’État : En cette période de disette, l’État doit réduire la voilure. L’exemple doit d’abord venir des premiers responsables du pays. Ainsi le Président, le Premier ministre, les ministres et les membres du CNT pourraient réduire de moitié leur rémunération. En montrant l’exemple, les autorités de la Transition pourraient demander des efforts aux autres couches socioprofessionnelles de la Nation.

3 – Amorcer une lutte réelle contre la corruption, un fléau qui gangrène l’action publique et détruit à petit feu le pays. La Transition peut ouvrir la voie à la sanctuarisation de chaque centime de l’argent public.

4 – Réduire le nombre de ministères/b> en procédant à la fusion de certains ministères et à la suppression d’autres. Par exemple regrouper l’Éducation, la jeunesse et le sport dans un seul département, en faire de même pour les Affaires étrangères, les maliens de l’extérieur et l’intégration africaine, supprimer le ministère de la Défense et transférer ces pouvoirs au Vice-président déjà chargé des questions sécuritaires…

5 – Instaurer un contrat de performance pour chaque ministre assorti d’une obligation de rendre compte aux citoyens au moins une fois par mois.

6 – Pour les ministres privilégier des profils au-dessus de tout soupçon, compétents et pouvant être tout de suite opérationnels. Le temps fait défaut. C’est impératif d’en tenir compte.

7 – Corriger le manque d’inclusivité de la Transition en recomposant le CNT et en organisant une conférence nationale de la refondation avec toutes les forces vives de la Nation sans exclusion aucune.

8 – Mettre fin à la militarisation de l’administration et d’une manière générale veiller à une meilleure gestion des nominations dans cette phase sensible de notre histoire collective.

9 – Garder les pieds sur terre et ne pas oublier que cette Transition est assise sur les cendres d’un pouvoir élu donc plus légitime mais qui a fini par être emporté par des manquements dont nous voyons certaines prémisses se reproduire ! Aux autorités de la Transition de se méfier de l’hubris qui, souvent, conduit au péril de ceux qui s’y abandonnent.

Puissent l’intérêt général et l’amour de notre pays l’emporter sur toute autre considération.

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Nouhoum Traoré

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