Sagnol et Blanc, les VRP du racisme dans le football français ?

Le racisme s’est-il décomplexé dans le football français ?

A travers les dernières déclarations de Willy SAGNOL sur les footballeurs africains, il y’a de moins en moins de doute sur le racisme dans le football français. Mais de quoi parle-t-on lorsque l’on parle de racisme ?

En général, l’opinion publique pense que le racisme est juste de la xénophobie.  On a tendance à mélanger xénophobie et racisme. Or le racisme est plus grave et handicapant que la xénophobie. La xénophobie est un sentiment d’hostilité envers un individu, en raison de son ethnie, couleur de peau ou encore de sa religion.

Cette xénophobie peut être cachée ou encore dévoilée. Dans le cas du racisme, c’est une idéologie qui à partir d’une présupposée supériorité raciale, va discriminer d’autres individus en raison de leur origines ethniques. Cette idéologie va tout faire pour écraser les êtres qu’elle juge inférieurs et élever la « race » qu’elle juge supérieure. Dans les cas plus graves cela peut aller à des génocides ou des crimes contre l’humanité.

A la différence de la xénophobie, le racisme se manifeste par son caractère institutionnel, c’est-à-dire que les individus discriminés ne doivent pas lutter contre d’autres individus mais contre un système établi par une institution qui veut les écraser. En tout cas, qui a la volonté de les maintenir dans un niveau inférieur de la société. En d’autres mots  le racisme « anti blanc » n’est qu’un pur fantasme. Il n y a aucune institution en France qui vise à écraser ou discriminer une personne parce qu’elle est blanche. Ce qui n’est pas le cas pour les minorités dont les noirs. Parmi les rares domaines où l’on pourrait penser que les noirs ne sont pas discriminés, on pourrait penser au sport mais est-ce vraiment le cas ?

Lorsque l’on observe le football au plus haut niveau, à priori le racisme n’existe pas dans les instances de ce sport. Des joueurs noirs africains évoluent dans les plus grands championnats européens. On pourrait parler des supporters qui font des cris de singes et qui ne sont pas suffisamment sanctionnés.

Pourquoi ne sont-ils pas suffisamment sanctionnés ? Pourquoi n’ y a-t-il pas une vraie lutte contre ce phénomène ?

Si l’on creuse plus loin, pourquoi il y’a très peu d’entraineurs noirs dans les championnats européens ? On les compte sur les doigts d’une main. Pourquoi des entraineurs européens de seconde zone entrainent des sélections nationales africaines ? On ne va même pas parler des présidents noirs dans les clubs, le seul qui a fait exception est Pape DIOUF. A croire que les noirs ne sont bons qu’à taper dans un ballon.

Mais ce n’est pas le plus gênant, le plus gênant, c’est que des cadres (entraineurs) du football se permettent d’insulter publiquement les africains voire les noirs en général.

Pour les entraineurs comme BLANC ou SAGNOL le footballeur type noir ou africain comme le dirait Willy, est un joueur combatif qui ne joue qu’en puissance. Malheureusement au football ce n’est pas suffisant, il faut être aussi technique et intelligent.

Peut-être  que BLANC et SAGNOL ne sont pas racistes (même si le doute peut s’installer sur ce sujet) par contre une chose est sûre : leurs propos sont issus de préjugés racistes.

Il y a un mythe laissant croire que l’homme noir serait naturellement plus athlétique, plus physique que les autres hommes. En échange, de cette «  puissance physique » le noir est moins intelligent, moins doué pour les activités intellectuelles, c’est un homme plus primitif. C’est pour cela qu’il ne peut pas jouer le rôle de quater-back ou de meneur de jeu. Par contre, il peut faire un très bon running-back, lineman, défenseur, ou attaquant. Pour mener à la victoire,  comme le sport n’est pas que de la puissance, il a besoin d’un tacticien (c’est-à-dire un tacticien non noir).

Dans le passé, on justifiait cette force physique et stupidité naturelle, pour transformer l’homme noir dans un premier temps  en esclave, dans un second temps pour exploiter sa force de travail et les ressources naturelles qu’il a sur son continent. Les Africains ne sont pas assez intelligents pour savoir ce qui est bon pour eux. Les Africains sont émotifs, ils ne sont pas rationnels. Les Européens sont plus intelligents et rationnels, c’est pour cela qu’ils savent mieux ce qui est bon pour l’Afrique. Le plus grave est que cette idéologie raciste est devenue une vérité pour l’opinion publique, même certains noirs le pensent sérieusement. Ils ne pensent pas tous que les Noirs sont stupides mais ils pensent que les Noirs sont naturellement plus athlétiques et doués pour les taches physiques.

Cela peut expliquer pourquoi en France on voit autant de noirs vigiles ou sportifs plutôt que des noirs entrepreneurs.

On peut même constater que les Africains eux-mêmes, ont ce complexe vis-à-vis des Européens.

Notamment dans le sport où l’on voit des entraineurs de seconde zone entrainer des sélections africaines, certains n’ont même jamais entrainé d’équipe professionnelle. Par contre l’entraineur local qui a entrainé plusieurs clubs et remporté des titres, qui a été formé n’aura aucune chance d’entrainer la sélection.

Il n y a aucune preuve scientifique qui permet d’affirmer que les joueurs africains sont plus physiques ou moins intelligents que les joueurs des autres continents. Néanmoins, il est certain que si dans les centres de formations français, on recrute les noirs uniquement pour leur physique, on les entraîne uniquement avec des exercices physiques ou d’athlétismes, il ne faut pas s’étonner si l’on voit peu de noirs techniques.

BLANC et SAGNOL ne doivent pas oublier que les dribbles techniques et intelligents qu’ils aiment tant, ont été inventés par des brésiliens noirs (qui ont donc une origine africaine) dans le but d’éviter les tacles ou charges racistes des joueurs blancs qui les agressaient.

Les noirs africains ne sont pas les seuls à souffrir de cela, les noirs « français » subissent ces préjugés lorsqu’ils échouent dans une compétition internationale. « On a perdu parce que l’on manque de techniciens, y’a trop de joueurs physiques », ou « ces noirs n’aiment pas assez la France ». Ils sont même obligés de chanter la Marseillaise s’ils veulent avoir la paix.

Depuis quelques années les propos de dirigeants ou d’entraîneurs dénigrant le football africain dont la CAN se sont multipliés. Les entraineurs de ligue 1 en ont assez de voir les joueurs partir jouer pour leurs sélections qui disputent une compétition continentale officielle, ils préfèrent que ces joueurs restent jouer dans leur clubs.

Cela s’est banalisé à tel point qu’un entraineur peut avouer être favorable à l’application d’un racisme institutionnel. Quand SAGNOL qui représente Bordeaux dit qu’il fera tout pour limiter le nombre (donc discriminer) à cause de ses préjugés racistes nous sommes dans le racisme institutionnel. Lorsque BLANC demande à ce que l’on instaure un quota discriminatoire envers une population à cause de préjugés racistes, on est en plein dans le racisme institutionnel.

Les médias main Stream ne sont pas choqués, ils essayent même de couvrir cela comme une maladresse de la part de ces entraineurs. Leur complicité dans cette banalisation et impunité, prouve que le racisme institutionnel n’est pas un fantasme contrairement au racisme anti-blanc. Maintenant que ce constat est posé, l’enjeu est de savoir comment lutter de manière efficace face à ce phénomène ?

 

​Mansa Moussa

 

 

Souscrire à notre lettre d'information