RÉPONSE À LA LETTRE OUVERTE DE Brahima FOMBA à Mme LE PRÉSIDENT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

Amidou Tidjani politique

Cher Bréhima FOMBA,

« Lorsque les lumineux abandonnent, les ténébreux triomphent ». Lorsque Victor Hugo psalmodiait cette maxime dans « les misérables », il ne pouvait nullement s’imaginer décrire si bien le Mali d’aujourd’hui. Car, oui, telle est la réalité de notre pays, peut-être son drame absolu.

Les détenteurs du savoir, ceux dont l’utilité de la connaissance a toujours conduit l’humanité vers le progrès se sont lassés au Mali, laissant les prétendus savants amorcer la déliquescence du savoir.

Telle est la péroraison de votre présentation, mon cher Bréhima FOMBA. Vous qui avez été promu « docteur » pour avoir soutenu un mémoire de niveau DEA d’à peine une cinquante de pages préparé sous la direction du docteur Abdelmounian DILAMI sur le sujet suivant : « Le Mali et l’OMVS : problématique d’une politique de coopération régionale ».

Dans votre lettre ouverte (truffée, au passage, de fautes d’orthographe et de syntaxe) en date du mardi 10 décembre adressée à Mme le Président de la Cour constitutionnelle, X fois, vous avez prétendu détenir une légitimité d’Enseignant-chercheur. « X » fois car j’ai arrêté de compter au bout de votre troisième prétention à ce statut, tant l’indélicatesse de vos propos ne saurait se confondre avec ce titre que tant d’hommes brillants de ce monde ont porté. Ce titre, vous le salissez par la faiblesse de vos analyses et l’incohérence de vos raisonnements.

Pour lire une autre tribune de l’auteur : https://www.rpmedias.com/amidou-tidjani-les-magistrats-exigent-2-milliards-letat-malien-vit-a-credit/

En effet, comment prétendre être Enseignant-chercheur alors que vous souffrez d’une paresse intellectuelle qui vous pousse à parler d’« insécurité résiduelle » alors que vous ignorez le sens du mot « résiduelle » ?

Puisque l’Enseignant-chercheur se singularise également par son aptitude à la recherche, j’ai recherché pour vous l’étymologie du mot « résiduelle ».

À cette fin, sachez que la recherche lexicographique menée par le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (Organe français de recherche qui partage avec l’académie française le recensement des mots, leur classement, leur définition et leur illustration) que le terme « résiduelle » est l’adjectif du mot « résidu » signifiant un « reste qui persiste et qu’on n’arrive pas à évacuer », même après une transformation industrielle. C’est pourquoi vous pouvez entendre, cher « Docteur » l’expression « chômage résiduel » pour qualifier un chômage qui persiste, même en période de plein emploi. De même, tout bon médecin vous expliquera qu’est qualifiée de « résiduelle » une fatigue qui persiste en dépit des traitements.

Le terme « insécurité résiduelle » dont vous attribuez présomptueusement la maternité à Mme le Président de la Cour constitutionnelle ne signifie aucunement une insécurité mineure, mais bien une insécurité persistante, une insécurité qui perdure dans le temps en dépit des efforts pour l’évacuer.

Par ailleurs, votre pseudo titre d’Enseignant-chercheur est davantage remis en cause lorsque vous amputez les décisions d’une Institution juridictionnelle à la seule personne qui en incarne la présidence. Dois-je vous apprendre aujourd’hui ce que vous êtes sensé transmettre aux étudiants en droit constitutionnel depuis plus d’une décennie ?

La Constitution a soumis la Cour constitutionnelle à une obligation de fonctionnement collégial égalitaire. Autrement dit, Le Président de la Cour constitutionnelle ne dispose que d’UNE voix délibérative, au même titre que chacun des huit autres Conseillers. À cet effet, il lui revient de signer et lire publiquement au nom de l’Institution toute décision prise par la Cour, même si le Président s’y est opposée au moment de son adoption. Cela s’appelle présider une Institution collégiale. Toutes les décisions citées dans votre lettre ont été soumises aux mêmes règles.

Mon cher « Dr. » FOMBA, vous vous êtes si vaillamment battu pour que les docteurs ne soient pas contraints de mettre copie de leurs thèses à la disposition des étudiants de l’université de Bamako qu’à votre place, j’aurais eu honte de me prévaloir du titre de docteur et celui d’Enseignant-chercheur.

Par ailleurs, dois-je vous rappeler, cher aîné, que vous avez fait désertion sur le champ de l’honneur scientifique lors du colloque international organisé à Bamako par l’Association malienne du droit constitutionnel ?

Pour finir, je vous informe que je ne suis pas de ceux qui pensent que vous devez vous taire, au contraire, continuez à parler pour mieux vous discréditer. Mais de grâce, arrêtez de nous salir !!! Je m’en exclame, arrêtez de revendiquer nos titres quand vous écrivez vos torchons.

Paris, le 11 décembre 2019

Amidou TIDJANI
Docteur en droit public

 

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