La réconciliation issue de l’accord d’Alger sera politique mais la paix définitive passera par le militaire

Nous l’avons répété plus d’une fois, le Mali est le théâtre de toutes les expérimentations à taille humaines. Les institutions de la république ont été attaquées par le MNLA qui a égorgé de sang froid des dizaines de soldats et officiers de l’armée. L’ensemble de la communauté internationale y compris les dirigeants actuels du Mali ont qualifié cet acte de fait de guerre. Un certain Alain Jupé condamné dans le passé pour avoir tiré profit des emplois fictifs à même osé parler de victoire militaire. Sur son sillage le MNLA  à fait des mariages de raison avec des organisations reconnues terroristes pour amplifier son impact et sa présence dans les zones qu’il convoitait.  Le quotidien des populations du nord a été rythmé par l’humeur des justiciers djihadistes qui n’hésitaient pas à couper les mains des condamnés. Les  images ignobles tournées par leurs propres staffs ont fait le tour des médias. Puis il y a eu l’accord de Ouagadougou avec un effet handicapant pour l’unité du Mali et ensuite les élections présidentielles et l’accord d’Alger. Ce dernier accord est la seule chose à la quelle le pouvoir IBK  semble accroché. Toute sa communication et son probable second mandat en dépendent. De l’autre côté le MNLA fondu dans la CMA  dit officiellement aller dans le sens de l’application l’accord de paix d’Alger. La présence de l’armée et de l’administration malienne à Kidal et l’accord de paix cristallisent toutes les attentions et tous les efforts. On en arrive à oublier que les actes du MNLA et le traitement qui lui a été accordé ont fait naître des vocations un peu partout au Mali. On oublie que d’autres groupuscules terroristes ont utilisé les sentiers tracés par le MNLA pour bâtir leur place et leurs réputations au Mali. Il ne s’agit plus du nord en exclusivité. Tous les recoins du Mali sont sujets aujourd’hui à des menaces terroristes. Les populations gardent leur dignité mais ne sont pas moins meurtries et cloîtrées  dans la peur. Ces populations maliennes de partout n’ont  pas droit au chapitre. On  parle moins d’elle lorsqu’on évoque le Mali. Les hommes de Amadou Koufa sème la terreur chaque fois qu’ils en éprouvent le besoin. Le Macina, vaste zone de riziculture est leur terrain de jeu favori. Pas plutard que ce Jeudi 3 Mars 2016, ils ont fait irruption dans la ville de Macina puis sont répartis sans être inquiétés. Nous avons appris qu’un gendarme manque à l’appel au moment du bilan. Selon notre source sur place, les soldat et gendarmes présents sur place n’osent pas sortir de la ville à plus de 5 kilomètres. On peut dénoncer cette attitude mais en même temps quand on sait ce que fait le commandement on peut les comprendre. Les détournements de primes des soldats engendrent leur démoralisation et aussi les raquettes pour pallier au manque à gagner.  Le groupe Almourabitoun non plus ne se cache pas pour agir.

Ce n’est pas uniquement le nord du Mali qu’il faut libérer mais l’ensemble du Mali. L’ennemi est partout et multiforme. Il se cache en chacun de nous pourvu qu’on soit démuni. L’appât du gain peut faire de chaque malien un terroriste en puissance et en essence.

Une fois que la réconciliation politique sera effective entre l’état malien et les groupes appelés “groupes armés” sous l’impulsion de l’accord d’Alger, il va falloir se battre militairement pour acquérir la paix sociale sur chaque kilomètre carré du Mali. Pour cela il faudra une armée organisée et disciplinée. A ce sujet l’on peut désespérer suite aux informations concernant la grande muette. Le mode recrutement demeure biaisé. Au lieu des traditionnels critères d’aptitude lors des recrutements, on privilégie les listes des personnalités influentes. Des aspirants se font recruter sur coup de fil. Les bons officiers sont rapatriés dans le staff de sécurité présidentielle. L’armée ne bénéficie pas de la confiance des populations.

C’est dans ces difficiles circonstances que le Mali d’après “paix sur commande” devra faire face à la paix sociale et finale.

Quand les regards seront enfin déviés de Kidal et du document d’Alger pour se poser sur l’immensité des problèmes du Mali nombreux seront les maliens qui n’en reviendront pas et la déception sera à la hauteur de l’espoir placé dans l’accord d’Alger.

 

Elijah De BLA

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