Propos de Jean Yves LEDRIAN ou le révisionnisme de l’histoire du Mali

crédit image : Jeune Afrique

Le Mali est de plus en plus confirmé comme étant le théâtre de tous les essais de thèses racistes, révisionnistes et négationnistes de la part de la classe dirigeante française. Lorsque le président français dit en 2013 en langue française qu’il serait “intransigeant sur la date des élections présidentielles au Mali”, il fait une négation de la souveraineté du Mali mais cela ne semble pas déranger les concernés. Lorsque le ministre des affaire étrangères français de l’époque Alain Jupé s’exprimant à l’assemblée nationale emploi le terme “victoire des Touaregs sur le Mali”, il s’inscrit clairement dans le révisionnisme de l’histoire de ces évènements et pire, dans ce contexte, il choisit son camp.

La plupart des maliens sont classifiés à tort comme étant adepte de « la théorie du complot » or il n’y a pas de théorie en réalité. Il y a « complot » contre le Mali aux vues et au sus de tous avec l’aide de certains maliens qui n’ont pas le cran de contester ni de s’opposer aux propos qui divisent le Mali. D’ailleurs, la diplomatie malienne sape le travail de quelques braves maliens qui osent s’ériger contre la division du Mali. Le simple fait d’utiliser l’expression « théorie du complot » quand il s’agit de l’Afrique soulève l’étonnement des plus intelligents d’entre nous. On s’attire des regards douteux dès qu’on emploi cette expression qui pourtant désigne bien la France et ses mousquetaires dans le sud.

Pour ceux qui auraient encore des doutes sur le dessein machiavélique de l’armée française et du quai d’Orsay au Mali, la dernière sortie du ministre de la défense française Jean Yves LE DRAIN devrait vous convaincre. Il n’y est pas allé par quatre chemins. Il exprime avec maitrise ce que la France souhaite inscrire prochainement dans ses manuels scolaires sur l’histoire du Mali. Le négationnisme pur dans les règles de l’art et du révisionnisme passible de peine en France. Parlant du Mali, il dit : « depuis l’indépendance de ce pays, il y a deux peuples qui essayaient de vivre ensemble et qui n’y arrivaient pas bien, qui éventuellement s’affrontaient, ceux du nord et ceux du sud. Dès qu’il y avait des tensions, voire des violences, cela favorisait la percée des djihadistes ». Résumer ainsi l’histoire des rébellions armées maliennes teintées de terrorisme est ni plus ni moins qu’un raccourci.

Sur les médias français, les cerveaux du MNLA avaient clairement fêtés leur mariage et lune de miel avec les groupes terroristes mis sur liste rouge par la France et les USA. C’est d’ailleurs la France qui a forcé la main au MNLA pour divorcer d’avec ces coupeurs de mains. Le Drian omet de citer tous les Touaregs qui ont participé activement à la gestion chaotique du Mali en général et du nord en particulier. Toutes les aides faites au Mali et tous les projets de développement destinés au nord du Mali ont été engloutis par les politiques avec la complicité des chefs tribaux depuis toujours. La quasi-totalité des responsables actuels de la coordination des mouvements de l’AZAWAD ont à un moment donné de leur existence été à Bamako soit pour étudier soit pour des fonctions. Il y a eu un premier ministre malien, des ministres, président de l’assemblée nationale, directeurs généraux et ambassadeurs du Mali issus du nord. Il semblerait que par “nord”, Le Drian désigne les Touaregs et par “sud” le reste des maliens. C’est là où se loge le mensonge, le révisionnisme et le négationnisme.

Il ne fait pas cas des massacres dont les civils maliens ont été victimes par le MNLA depuis que l’armée française et la MINUSMA sont présents au Mali. Le Drian omet de rappeler que la France a négocié avec les terroristes par MNLA interposé pour la situation des otages français. Pire, la France a fait payer au Mali une contrepartie pour la libération de serge Lazarevic : celle de la libération d’un terroriste détenu à la prison de Bamako.

Dire que les antagonismes qui peuvent exister au Mali entre certains intérêts est la raison de la présence des djihadistes au Mali est un non-sens. Il a fallu que la France, par le biais de Bernard Henri Levy déstabilise la Libye pour le confort du président Sarkozy pour que soit ensuite mis en place le processus du chaos au Mali. Ce processus était prévisible et la France l’a voulu pour sanctionner ATT qui refusait de “baisser son pantalon” sur la question du transfert systématique des immigrés. Egalement pour rendre le Mali tributaire d’une pseudo aide militaire française. Les plus aveugles d’entre nous comprendront que les intérêts de la France sont la priorité. La question de la paix entre les maliens n’est pas à l’ordre du jour.

Depuis le XIII siècle jusqu’à nos jours, ni Ibn Batouta, ni René Caillé ni aucun autre historien n’a relevé un espace géographique appelé AZAWAD encore moins un massacre planifié d’un peuple donné dans l’empire du Mali et dans la république du Mali. Alors, si même Pierre Boiley parrain du MNLA ne peut justifier une réalité historique et géographique de l’existence de ce territoire revendiqué aujourd’hui, si aucun historien ne fait cas de massacre programmé de populations au nord du Mali par ceux du Sud, si aucun historien ne mentionne l’existence d’antagonisme entre une entité reconnue “Sud” et une autre reconnue “nord”, alors on peut affirmer que Jean Yves Le Drian ment sur sa dernière sortie.

Mentir, c’est exactement ce que fait la France depuis 2012 et bien avant pour attiser la haine entre maliens afin de se présenter en sauveur. Ce sauveur qui se nourri du sang de ceux qu’il prétend sauver, voilà l’épineux casse-tête que le Mali devra résoudre. En signant un accord de paix farfelu en Mai puis en Juin 2015, le pouvoir IBK ami des Le Drian, Hollande et Fabius vient de léguer une guerre de plus aux générations futures.

 

Elijah de Bla

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