Mesures de prévention contre le Coronavirus  au Mali : ne pas fermer les mosquées est une faute grave

Le président IBK

Mesures de prévention contre le Coronavirus  au Mali : ne pas fermer les mosquées est une faute grave

La prévention contre le Coronavirus est entré dans sa phase active au Mali en ce jour. Un conseil supérieur de la défense nationale s’est tenue aujourd’hui 17 Mars 2020 sous la présidence du président Ibrahim Boubacar KEITA. Le but de ce conseil est de tracer les grandes lignes des mesures restrictives pour circonscrire l’arrivée du COVID-19 dans notre pays. Outre le président de la république et les ministres concernés, ont pris part à ce conseil les experts du Comité Scientifique du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales et ceux de la Défense. Un communiqué a sanctionné ce conseil.

Ibrahim Boubacar Keïta a réuni les ministres pour planifier une stratégie nationale pour lutter contre le COVID-19 (Coronavirus).

« Nous sommes en guerre contre ce virus, chacun a un rôle à jouer et des responsabilités à assumer » dixit Ibrahim Boubacar Keïta. Les principales décisions issues de ce conseil de haut niveau sont les suivantes :

1. La suspension jusqu’à nouvel ordre des vols commerciaux en provenance des pays touchés, à l’exception des vols cargos ;
2. La fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles (maternelles, primaires, secondaires et supérieures) y compris les medersas et ce, pendant 3 semaines ;
3. La suspension jusqu’à nouvel ordre, de tous les regroupements publics y compris les ateliers, les colloques, les séminaires, les meetings populaires ;
4. L’interdiction jusqu’à nouvel ordre, des regroupements à caractère social, sportif, culturel et politique de plus de 50 personnes, sous réserve du respect des gestes-barrières. Il s’agit des mariages, des baptêmes, des funérailles ;
5. La fermeture jusqu’à nouvel ordre des boites de nuit et bars dancings.

En ce qui concerne les rassemblements à caractère religieux, le gouvernement prévoit d’engager des consultations avec les responsables du Haut conseil islamique, de la ligue des Imams, des églises catholiques et Protestantes ainsi qu’avec d’autres autorités religieuses et culturelle du Mali.

Dans la forme, il faut saluer ce conseil et les conclusions. Cela montre que les autorités maliennes regardent le reste du monde et écoutent les craintes des populations maliennes. Les maliens attendaient des mesures semblables à ce qui s’est fait ailleurs autour de nous. Si officiellement, le Mali est épargné jusqu’à présent, il n’a pas été exempt de tout reproche.

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Pendant deux semaines, le Mali a continué à accueillir les vols aériens en provenance des pays fortement touchés comme la France. Ce sont 237 vols qui ont transporté environ 30 000 passagers potentiellement touchés vers le Mali. A ce jour sur ces 30 000 passagers aucun n’a été mis en quarantaine. Aucune probabilité scientifique liée aux statistiques du COVID-19 ne pourrait justifié qu’il n’y ait aucune personne positive au test dans cet échantillon.
Dans le fond, les mesures de prévention issues de ce conseil extraordinaire de la défense nationale manquent de courage. Si un chef n’est pas un chiffon c’est bien par ce qu’il a vocation à prendre des décisions difficiles. Si le président du Mali a déclaré que nous sommes en guerre contre le Coronavirus, il a manqué de se comporter en chef guerre.
Le but de toutes les mesures nécessaires dans La prévention du Coronavirus est la rupture du lien social favorable à la contamination. Les mesures restrictives doivent être totales or ce n’est pas cas au Mali.

Les mesures de prévention annoncées par le président de la république sont des mesurettes

Fermer les frontières aériennes en provenance des pays touchés par le Coronavirus sans évoquer les frontières terrestres est un non sens.
La fermeture des écoles, des boites de nuit et des bars est utile mais insuffisante. L’interdiction des regroupements à caractère social, sportif, culturel et politique de plus de 50 personnes, sous réserve du respect des gestes-barrières est une porte ouverte à tous les abus. Qui va surveiller le respect du barème des 50 personnes et qui va surveiller le respect des gestes barrières?
La plus grande mesure que le président aurait pu prendre est la fermeture des mosquées et des églises. La plus grande logistique humaine au Mali est organisée par les mosquées. Cinq fois par jour, le lieu qui réuni le plus les maliens est la mosquée. Le Mali compte des dizaines de milliers de mosquées. Le président après avoir déclaré le Mali en état de guerre veut consulter les chefs religieux pour décider de ce qui adviendra au sujet des lieux de culte. Quand on déclare la nation en guerre, cela suppose qu’on a toutes les cartes en main pour le faire. Dans la gestion d’une crise sanitaire de cette ampleur, si une activité ne contribue pas à circonscrire le mal, et si elle n’est pas vitale, elle doit être suspendu. Les lieux de cultes entrent de ce cas précis.
Le président n’a pas fait cas des marchés, des transports interurbains, les différentes activités non essentielles qui rassemblent les maliens. Il n’a pas non plus suspendu la campagne électorale qui doit conduire aux élections législatives en fin Mars. IBK aurait pu tirer les leçons de l’exemple français des municipales. Environ 1000 nouveaux contaminés ont été recensés en France au lendemain des municipales. Le président n’a donné aucune instruction au sujet des hôpitaux et pharmacies. Ces deux lieux seront pris d’assaut dès la première rumeur.

Le Mali n’est pas prêt à faire face à l’arrivée du Coronavirus. Les mesurettes du président pour la prévention ne tiennent pas la route. Il n’est pas réaliste mais plutôt émotif.

Les 6,3 milliards de Francs CFA annoncés pour la prévention n’ont aucune destination connue.
Si le conseil de défense était attendu par tous, il a presque accouchée d’une petite souris. Le président n’a pas donné d’indication sur l’utilisation des 6,5 milliards laissant place à tous les fantasmes habituels. La guerre n’est pas un vain mot mais une stratégie.

Les mesurettes du président IBK pour la prévention du Coronavirus présente une grosse faille: les mosquées demeurent un lieu de rassemblement.

Yaya Nianiouma MALLE alias Elijah De BLA
NIARE Maramory

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