Poème: Vendredi, de Paris à Bamako

Vendredi 13 j’ai dormis en faisant des cauchemars à deux pas de la seine,

 

ces choses m’arrivent chaque fois que DAESH entre en scène.

 

Ma famille est assez loin, j’ai dû cacher mes peines,

 

un œil sur le téléphone et l’autre rivé sur les chaînes,

 

la télé montée dans mon estime est devenue presque ma reine,

 

je n’avais d’yeux que pour elle, comme à l’ancienne pour Hélène,

 

et les garçons qu’elle contrôlait avec son haleine.

 

Muette mais bruyante la télé ne comprenais rien à ma peine,

 

en moi il n’y avait pourtant  pas la moindre haine.

 

Ceux qui ont commis ce crime ont un cœur de pierre et pas de vaines,

 

pourtant au G7 on nous a promis du velours et de la laine.

 

J’en ai gros sur le cœur, au fond j’ai les sensations d’une baleine,

 

hors de l’eau je perds mes repères et la vie me fait l’effet d’une châtaigne,

 

je prends des coups pour ma foi et mes origines lointaines.

 

Dans le métro chaque matin et sa veille j’angoisse comme une femme qui a passé la quarantaine,

 

j’ai opté pour le Vélib car sur ma voie je veux être le capitaine,

 

je pédale de République à place de la Madeleine,

 

L’époque où le monde était en paix est si lointaine.

 

J’ai le sentiment que la fin de l’humanité sous cette forme est certaine.

 

Paris et sa plus belle avenue est devenue incertaine,

 

pourtant Jeudi, discrètement je rêvais du Week-end dans mon domaine,

 

racontant des histoires de camion de pompiers et leurs sirènes,

 

a ma descendance qui ne comprend rien à  ce monde plein de peines

 

Une semaine jour pour jour je reçois un sms à 8heures et c’en est fini de la trêve.

 

Mes cauchemars ont repris à deux pas de la Seine et sa sève.

 

C’est à Bamako qu’ils ont décidés que vingt personnes crèvent,

 

je vous jure que ce n’est pas un rêve

 

mais plutôt une boucherie, sur BFM TV ils en parlent dans les brèves,

 

pendant que l’ORTM et son sumu nous énervent.

 

C’est Radisson qui est sur toutes lèvres.

 

Tôt le matin le clan à Belmoktar  y a pris ses quartiers avant que Bamako ne se lève,

 

du sang, des balles et des  morts sans remords de Paris à Bamako ils ont eu une relève.

 

J’ai eu maman au téléphone que j’ai écouté en bon élève,

 

elle veut que je reste à la maison mais ma réalité m’impose que je me relève.

 

J’ai de la peine en moi mais tel Adan je dois guider Ève,

 

avant que le péché n’atteigne l’humanité entière de Kaboul à Genève.

 

le monde entier parlait de Bamako pourtant ce n’était pas Dimanche jour de mariage chez Ève.

 

Avec la guerre je veux faire une trêve,

 

pour voir les amoureux de Paris écouter les belles histoires de Bamako autour du thé et quelques fèves.

 

Sachez que je veux signer une trêve, pour éviter que trop d’humains ne crèvent et ne me dites pas que je rêve.

 

 

 

Elijah De BLA

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