Mali : L’idée de gouvernement d’union nationale est contre le peuple

La transition au Mali vers un gouvernement d'union nationale

Mali : L’idée de gouvernement d’union nationale est contre le peuple

Le gouvernement d'union nationale que souhaite la transition serait contre productif au sens du peuple
Le gouvernement d’union nationale que souhaite la transition serait contre productif au sens du peuple

Gouvernement d’union Nationale contre le peuple malien, c’est -à -dire un gouvernement entre hommes politiques et non entre les politiques et les citoyens. Parler du gouvernement d’union Nationale ou de large ouverture, sous-entend que les gouvernements précédents n’étaient pas pour la Nation ni ouverts au peuple et donc contre la Nation et le peuple malien.

La dénomination importe peu, qu’il soit dénommé Gouvernement tout court, Gouvernement inclusif, Conseil National, Gouvernement de mission, de consensus ou tout autre nom.

Ce qui prévaut aujourd’hui, c’est un gouvernement qui s’attaque aux problèmes récurrents et quotidiens des citoyens maliens. La gouvernance est défaillante dans tous les secteurs d’activité privés ou publics, et cela date longtemps, à cet instant on assiste à l’existence d’une non-Gouvernance, et l’existence du pouvoir brute sans autorité et vision. De prime abord, la crise malienne est d’ordre économique avant d’être sécuritaire, juridique,
sociale ou politique. Et donc pas de solution pérenne sans une véritable économie nationale renforcée par celle locale, qui offrirait un maximum de perspectives et d’opportunités réelles de création de richesses, distribuées équitablement.
Plus de dix ans, pas assez d’emplois nouveaux, chômage endémique
Plus de dix ans, services publics désorganisés et inefficaces
Plus de dix ans, un système de santé discriminatoire et contre les pauvres
Plus de dix ans, pas d’écoles ni universités, grands corps malades de la société.
Plus de dix ans, les collectivités locales inopérantes
Plus de dix ans, le taux de pauvreté augmente de jour en jour
Depuis plus de dix ans, les institutions constitutionnelles n’assument point leurs
responsabilités.

Depuis plus de dix ans, la population augmente, pendant que les politiques publiques ignorent l’aspect démographique. Il y a dix ans, Bamako comptait environ 2 millions d’habitants, en 2020, près 4 millions
d’habitants, et pourtant les mêmes infrastructures routières, sanitaires, d’assainissement, universitaires, de marché existent encore sans transformation. Il est plus facile de conduire dans la jungle qu’à Bamako, la pluie tombe, les routes sont impraticables. Alors parler de gouvernement d’union nationale ou large ouverture qui résoudra uniquement les problèmes politico-politiciens, qui mettra de côté des problèmes quotidiens du peuple est contre productif. Précédemment à chaque fois que l’on parle de Gouvernement d’ouverture, on assiste au compromis compromissoire entre les hommes politiques antagonistes
insatisfaits, le peuple est mis de côté, alors que toute résolution de crise sans le peuple est contre le peuple, donc vouée à l’échec. Il est temps que le passé nous serve de leçon, l’histoire n’est pas seulement les récits des événements passés mais aussi une prise en conscience. L’urgence est de constituer un gouvernement du peuple, c’est -à -dire qui est avec le peuple, qui comprend le peuple et qui l’écoute.

Un gouvernement qui a pour préoccupation de résoudre les problèmes et non de les créer.

Pour être avec le peuple, il suffit de résoudre ses problèmes de manière durable et constante.
“Le citoyen méconnaît profondément le gouvernement au point de s’en éloigner, creusant davantage le fossé qui les sépare, le discours public et les réalités sociales. Une situation qui fragilise fondamentalement l’État et met à mal l’exécution de sa mission première, en l’occurrence la réponse aux aspirations légitimes des Maliens. Tout fonctionne comme si deux corps étrangers cohabitaient sur un même espace en s’ignorant ou en ne se fréquentant que dans l’obligation de le faire, causant ainsi un préjudice sérieux” Tiré du livre de Moussa Mara( L’Etat du Mali), une illustration parfaitement parfaite.
Comme on aime le dire très souvent, on ne peut pas raser la tête d’une personne à son absence.

Guindo Issiaka, étudiant à l’Université de Paris.

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