L’unité SARS au Nigéria démantelée sous la pression de la rue

L’unité SARS au Nigéria démantelée sous la pression de la rue

L’unité SARS au Nigéria a été démantelée sous la pression de la rue le dimanche 11 octobre. Cette division est dédiée à la lutte contre les vols armés, les vols de véhicules les kidnappings et les crimes associés aux armes à feu. Le SARS (Special Anti-Robbery Squad) est une unité de police créée en 1992 afin de lutter contre les vols à main armée. Ce corps de police a toujours été dénoncé pour ses méthodes bafouant les droits humains. Leurs agissements font état de violence policière dénoncée depuis de nombreuses années par les Nigérians mais également les ONG de droits humains.

L’unité SARS au Nigéria : Les profils visés

Ils se concentrent sur les jeunes hommes. Les contrôles et arrestations sont basés en grande partie sur des critères vestimentaires comme le fait de porter des baskets de marque Adidas ou Nike. Sur le style capillaire comme les dreadlocks ou sur la base de signes extérieurs de richesse comme une voiture ou un téléphone de luxe. Ils s’en prennent aussi aux jeunes hommes avec des piercings, des tatouages. Et des femmes sont également victimes de leurs pratiques.

A lire aussi :La violence policière et autre envers les hommes noirs

L’unité SARS au Nigéria : Le mode opératoire

Les arrestations sont totalement arbitraires, ils réalisent des contrôles illégaux et inopinés sur des bases totalement fallacieuses. Ils opèrent dans des uniformes sans matricule ce qui rend leur identification extrêmement difficile. Ils utilisent également les barrages routiers sauvages, totalement illégaux pour arrêter la population. Ils utilisent beaucoup la violence ainsi que le vol des effets personnels. Quant aux femmes certaines sont victimes de viols et d’abus sexuels.

L’unité SARS au Nigéria démantelée sous la pression de la rue
L’unité SARS au Nigéria démantelée sous la pression de la rue

L’unité SARS au Nigéria : La mobilisation de la rue

La mobilisation sociale contre cette unité date de plusieurs années, une campagne de protestation avait été mise en place sur Twitter en 2016, une seconde en 2017 et c’est celle d’octobre 2020 qui fera véritablement bouger les lignes. Après des semaines de contestations et la diffusion le 3 octobre d’une vidéo devenue virale montrant un policier du SARS qui tire sur un jeune homme. La mobilisation sur les réseaux sociaux s’est transformée en véritable manifestations impliquant même des célébrités nigérianes comme la chanteuse Tiwa Savage ou le rappeur Falz. Mais également une mobilisation de la diaspora nigériane qui a manifesté aux USA, au Canada, au Royaume Uni ou encore en Afrique du sud. Au Nigéria on a observé des manifestations partout dans le pays.

Le gouvernement a annoncé le démantèlement de l’unité SARS le dimanche 11 octobre sous la pression de la rue. Mais les protestants demandent en autre que les policiers impliqués dans des crimes soient sanctionnés, la mise en place d’un organe indépendant de contrôle des actions de la police ou encore l’augmentation de la rémunération des forces de police. Car dans le passé le SARS a été démantelé 3 fois et réformé par la suite. Mais cette mobilisation est la preuve que les jeunes nigérians peuvent se mobiliser face à des situations révoltantes et faire bouger les lignes.

Sisi Abeni

Souscrire à notre lettre d'information