Le Passeportgate ou les prémisses d’une révolte majeure au Mali

L’histoire de l’humanité est parsemée événements d’apparences mineures qui ont déclenché des bouleversements majeurs irréversibles. Avec un peu de recul, on aurait pu éviter le pire mais  c’est toujours après coup qu’on s’en rend compte.

Nous avons tous été marqué par la première guerre mondiale puisqu’elle a eu une portée mondiale avec son lot de tirailleurs sénégalais emmenés de force se mêler à une guerre dont les raisons ne touchaient ni de près ni de loin le continent noir. Le monde entier s’est donc embrasé suite à un assassinat. L’attentat de Sarajevo est l’assassinat perpétré le dimanche 28 juin 1914 contre l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois et son épouse la duchesse de Hohenberg, par l’ anarchiste serbe pro-yougoslave Gavrilo Princip, membre du groupe Jeune Bosnie (Mlada Bosna). Cet événement est considéré comme l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale qui eut pour conséquence la défaite, la chute et le démembrement des Empires russeaustro-hongroisallemand et ottoman. La suite de la triste histoire est connue.

Au début des années 1990 en Côte d’Ivoire, en plein doute face au vent de pluralisme qui soufflait sur l’Afrique sous l’impulsion du misanthrope François Mitterrand, une simple coupure d’électricité dans les campus universitaires d’Abidjan à la veille de partielles de fin d’année a conduit à des grèves d’étudiants. Les enseignants ont suivi puis l’ensemble des couches socio-professionnelles à travers une insurrection généralisée dans le pays ont réclamé des réformes visant à forcer la main de feu président Félix Houphouët Boigny à instaurer le multipartisme et la démocratie. Boigny qui était si jaloux de son système de parti unique avec le PDCI RDA venait de s’incliner face à une révolte parti d’une simple coupure d’électricité évitable en période d’examen de fin d’année.

Tout près en 2011 en France lorsque DSK était le favori des sondages, le chouchou de la planète financière pour diriger la France après le premier mandat de calamity Sarko, il a échoué avant même le début officiel des joutes. N’ayant pas su faire violence sur lui pour éviter de succomber aux charmes de Nafissatou Diallo  la femme de chambre de son hôtel Sofitel à New York il se verra disqualifier. Il aura été vaincu par ses propres mœurs si légères qu’elles le transportent partout où sa braguette le guide. Une simple maîtrise de soi lui aurait évité cette honte mondiale, la perte de sa position de favori à la présidentielle et la perte de sa femme Anne Saint Claire.

L’éventail événements similaires ayant conduit à des cataclysmes est immense, nous allons retenir que ces trois pour analyser ce qui attend le Mali si rien est fait rapidement pour solutionner l’épineux et gênant problème de passeport.  Depuis des mois au Mali, il est plus facile d’obtenir son bac que de se voir délivrer un passeport malien. Ceci est aussi vrai pour la diaspora.  Les autorités ont tenté de masquer la réalité en brandissant des caches misère. Le ministre Sada Samaké ministre de tous les pouvoir a montré ses limites dès le départ. Aucune solution n’est proposée et les demandeurs se retrouvent dans une situation inédite. Le président de la république ayant mieux à faire n’a toujours pas pris la mesure du danger qui profile à l’horizon. Au départ, on pensait que seul le malien lambda serait touché par cette pénurie organisée. On vient de constater que le mal ronge au-delà. En lisant le coup de gueule de la star de la musique malienne Rokia Traoré qui a posté un long message sur les réseaux sociaux on s’est rendu compte que la borne de la limite a été franchie. Personne n’est à mesure de dire à un demandeur de passeport quand est ce qu’il pourra rentrer en processions de son bien. Par ricochet, aucun rendez-vous lié au passeport ne pourra être programmé. Les malades à évacuer dans d’autres pays en urgence devront attendre la mort, les étudiants ou travailleurs maliens dans le monde ne pourront pas rentrer en vacances cet été. Ceux qui vivent du négoce entre le Mali et le reste du monde sont immobilisés. La caractéristique principale de cette crise du passeport réside dans le fait que les mécontentements multiples des maliens pourraient y trouver un dénominateur commun et donc une raison commune pour combattre le pouvoir. C’est un classique dans ce genre de situation ou rien ne va dans le bon sens dans un pays.  De mensonge en irrégularité, on constate que les autorités ne prennent pas ce problème avec le plus grand sérieux. Elles minimisent la portée de cette crise qui touche tous les maliens qui sont par nature très voyageurs. Le cas de Rokia Traoré est une vitrine qui expose plus le Mali et fait basculer le problème dans une autre dimension.

Comme nous l’avons présenté au début de cette analyse, le “passeportgate” pourrait faire basculer le Mali dans une zone de turbulence majeure et engendrer d’autres maux irréversibles. Il faut simplement rappeler que nous en sommes là parce que des responsables maliens ont attribué le juteux marché de la production des passeports à une société française alors qu’une société canadienne avait remporté un appel d’offre pour le même service.  Un casse-tête s’en est suivi avec son corollaire d’incidence sur le pauvre demandeur de passeport.

Une décision politique du président IBK mettre fin à ce début système du chaos mais il faut croire le culte du pire soit le projet.

Des événements anodins de ce type ont eu des répercussions gravissimes à travers l’histoire des peuples, n’oublions pas.

 

Elijah De BLA

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