L’assurance maladie obligatoire AMO est la plus belle chose qui soit arrivée aux maliens

Le 11 juin 2009, l’assemblée nationale du Mali a lancé sur les fonds baptismaux l’AMO (assurance maladie obligatoire). De ce jour jusqu’à aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le principe fut accueilli positivement par les maliens ayant un sens de la projection éclairé et les autres ont dressé un mur allant jusqu’à organiser des manifestations de rue contre cette institution qui nous veut pourtant du bien. Le code de la famille censé apporter un bout de semblant de droit à nos mères et sœurs a connu le même sort des badauds dans les rues criant au scandale.

Presque de manière confidentielle, l’AMO a fait son petit chemin et petit à petit les salariés y ont adhéré. Il faut dire que la communication boiteuse qui prévaut depuis toujours au sommet de l’état malien est la même à tous les autres étages de la vie des maliens. Très mal présentée, trop mal expliquée, les salariés se sont dans un premier temps sentis volé une fois de plus. Il faut dire aussi que la charrue avait été mise avant les bœufs dans la mesure où la promotion des structures avaient été faites au détriment des prestations maladies, des conditions d’accès et des bénéficiaires. Le nombre de centres de santé Malien étant connu et les capacités d’accueil étant limitées en quantité et en qualité, les usagers ont très vite conclu à l’arnaque institutionnelle. Les syndicats et politiciens ont trouvé dans les antagonismes nés de cette incompréhension une matière à mettre les uns et les autres à dos. Voilà comment l’on est passé d’une idée de bonne intention à une opposition contre nature.

Aujourd’hui, la qualité de service reconnue d’utilité publique est un acquis pour l’AMO et la majorité des salariés des différentes branches souhaitent y adhérer. Plus il y aura de salarié plus les prélèvements atteindront des volumes conséquents pour être investis dans la modernisation des structures liées à la santé des maliens. C’est ainsi qu’il faut voir les choses si l’on est de bonne foi. Néanmoins la bonne foi ne suffit plus en 2015. Il faut mettre les hommes et femmes qualifiés aux postes qu’il faut dans toutes les structures rattachées à la sécurité sociale au Mali. Il faut mettre en place des organes de surveillance à tous les niveaux car les tentations pour fraudes sont légion dans tous les pays où la sécurité sociale existe. Dans le cas des pays dont la structure de l’économie est tout sauf modernisée, le contrôle peut s’avérer complexe.

C’est un long cheminement qui conduira à la gestion de la santé des maliens vers une bonne prévention. La prévention permet de réduire de façon conséquente les frais liés aux traitements et une maîtrise des pathologies les plus fréquentes pour un état. La prise en charge très rapide des patients dans les structures adéquates réduit les risques liés aux pathologies. Des statistiques fiables découleront de ces bonnes conditions de travail; toute chose qui permet d’anticiper les réponses aux épidémies saisonnières par exemple.

Ne pas donner la chance à l’AMO de planter ses tentacules au Mali est un crime contre le bon sens. Les maliens semblent avoir compris pour une fois qu’ils ont un choix à faire qui déterminera beaucoup de choses dans un avenir pas si lointain que ça.

 

Elijah de Bla

 

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