L’affaire Sidiki Diabaté : normalisation des violences conjugales en Afrique par les femmes

Sidiki Diabaté et son ex-compagne Mariam Sow

L’affaire Sidiki Diabaté concerne des supposées violences conjugales exercées par le chanteur Malien Sidiki Diabaté à l’égard d’une de ses compagnes Mariam Sow. Le jeune homme de 28 ans est le fils et le petit-fils de célèbres noms de la musique malienne et la jeune femmes est une influenceuse de 23 ans connue aussi sous le le nom de Mamasita. L’artiste a été interpellé le 21 septembre suite à la plainte déposée par la présumée victime. La jeune femme a partagé sur les réseaux sociaux les photos de son corps marqué de traces de brûlures et de coups. Elle affirme également avoir été séquestrée pendant presque 2 mois et a pu s’enfuir lors d’un moment d’inattention de l’homme qui la surveillait.  Le chanteur pour sa défense explique avoir fait l’objet de chantage de la part de sa compagne et de sa famille. C’est après le refus du versement d’une somme d’argent que celle-ci aurait décidé de porter plainte contre lui.

L’affaire Sidiki Diabaté : manifestation de soutien à l'artiste le 3 octobre à Paris
L’affaire Sidiki Diabaté : manifestation de soutien à l’artiste le 3 octobre à Paris

L’affaire Sidiki Diabaté : l’acceptation par la société des violences conjugales

L’arrestation du chanteur a déclenché une vague de soutien à son égard au-delà même des frontières du Mali. Les anonymes comme les célébrités lui ont apporté leur soutien via les réseaux sociaux. De nombreux artistes au Mali et en Côte d’Ivoire ont apporté un soutien très remarqué au chanteur. Comme le chanteur ivoirien ZouMtra qui a partagé sur ses réseaux sociaux des posts avec la mention “We are Sidiki” qui signifie “Nous sommes Sidiki” ou encore l’utilisation d’hashtag comme #LibérezSidikiDiabate. Cet artiste avait par ailleurs appelé à une manifestation de soutien devant l’ambassade du Mali en Côte d’Ivoire. Le 3 octobre se sont les fans français du chanteur qui ont manifesté à Paris. Depuis la révélation des violences conjugales, Mariam Sow fait l’objet de menaces de tous genres.

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L’affaire Sidiki Diabaté : Le soutien des femmes à l’agresseur en cas de violences conjugales

C’est sans aucune surprise qu’on a pu observer parmi les soutiens reçus par l’artiste des personnes de la gente féminine. Avec une fois de plus des anonymes comme des célébrités. Un soutien très remarqué et plus ou moins surprenant est celui de la star de musique malienne Oumou Sangaré, qui a souvent dénoncé les violences conjugales dans ses chansons. Dès l’arrestation du chanteur, elle s’est exprimée dans une vidéo où elle demande qu’on le pardonne. Lors de la manifestation à Paris, on a pu observer beaucoup de femmes venir le soutenir. De même sur les réseaux sociaux avec de nombreux commentaires de femmes ne comprenant pas pourquoi la supposée victime souhaite régler la situation devant la justice car ce n’est qu’un simple désaccord conjugal. D’autres femmes ont aussi mis en avant sa responsabilité, car c’est certainement son comportement à elle qui a poussé le chanteur à agir ainsi. Et bien sûr on trouve également les femmes qui estiment qu’il n’a fait qu’exercé son droit de conjoint lorsque la femme a un mauvais comportement. 

Cette affaire nous renvoie à la brutale réalité dont les femmes font encore face dans nos sociétés africaines. La violence conjugale reste banalisée et oblige les victimes à se soumettre à loi du silence. Un changement concernant les cas de violences conjugales ne pourra s’opérer qu’avec le concours de l’ensemble de la société, hommes comme femmes.

Sisi Abeni

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