IDA et la CADERKAF organisent la réflexion scientifique au sujet de l’immigration des kayésiens vers l’Europe

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Quand vous entendez dire « je suis ici, je suis ici pour ma famille, je suis ici pour enfants », sachez que cela n’est pas qu’une combinaison des mots, il s’y cache un univers très complexe.

L’immigration et ses caractéristiques sont devenues aujourd’hui des objets de passion des débats politiques, médiatiques, sociaux et économiques. Les nouvelles formes de migration apparaissent donnant lieu à des regards croisés et cela nous amène à constater la divergence des questions posées et la diversité des réponses venant des acteurs sociaux.  Quelle que soit la nature des champs analytiques, il ressort en permanence la double question du retour et du travail. Dans ce sens, les associations IDA et CADERKAF (Coordination des associations pour le développement de la région de Kayes) a su mettre en place un cercle de réflexion lors de son colloque du 17 octobre 2015. Ce colloque a été animé par un certain nombre de personnalités ayant des profils différents : universitaires, journalistes, historiens, acteurs politiques etc.

Etaient notamment présents les Dr Oumou Kouyaté, Enseignante chercheur en anthropologie-ethnologie (EHESS Paris / UFHB Abidjan), Pr Issiaka Koné, Directeur du département anthropologie-sociologie (Université A.Ouattara de Bouaké), Boubacar Salif Traoré, Directeur Afrilog Conseil et Président du GRSRD, Seydou Daffé, docteur en sociologie politique, historien et chercheur indépendant, Emilie Blondy, chargée de mission migrations et partenariats européens – GRDR, Pr Yapi Diahou Alphonse, Directeur de l’Ecole doctorale (Université Paris 8 – Saitn Denis) et Dr Gakuba Théogène-Octave, Docteur en psychologie interculturelle, chercheur HES-SO/REFORMAF).

Au travers des différentes contributions, la problématique de l’immigration des subsahariens vers l’Europe a été mise en perspective en exposant le cas particulier de la région de Kayes et cela dans la logique d’échange et d’information sur le sujet.

En se référant aux éléments qui ont été évoqués par les différents intervenants, nous sommes amenés à constater que la région de Kayes située à l’ouest du Mali, aux frontières du Sénégal et de la Mauritanie se caractérise par une forte émigration de sa population vers l’Europe depuis les années 1960. À cet effet, cette région constitue une variable idéale pour évaluer les retombées positives ou négatives du départ en migration d’une importante partie de la population des zones subsahariennes.  Dans ce contexte, le cas de la région de Kayes apparaît comme un mécanisme d’assurance relatif à une culture de voyage « va chercher et reviens ». Dans l’esprit Kaysien, celui qui part est avant tout une force de travail mais une force de travail qui s’inscrit dans une temporalité limitée autrement dit, le travail et le retour sont au premier plan.

La plupart des points mis en exergues par les intervenants se recentrent sur un point commun : « l’immigration est une richesse pour l’immigré et le pays hôte ».  La compréhension de cet aspect est quasiment masquée dans les discours actuels mais un colloque de ce genre permet d’analyser le regard de l’immigré lui-même car il est le maître de la parole.

Cette initiative de IDA et de la CADERKAF a eu son effet du point de vue informationnel et analytique. Cette journée consacrée à la réflexion sur l’immigration fut riche. Les recommandations qui ont été faites s’articulaient autour de la problématique des drames de l’immigration concernant nos frères et sœurs qui périssent dans les vagues, de la question du retour, de la prise en compte des autres formes de migration.

Les pistes de progrès et de réflexion qui ont été abordées serviront sans doute de trajectoire continue pour ce colloque organisé par la CADERKAF et ses partenaires.

BOUKA NIARE

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