La décision innovante de l’État sénégalais : Le Sénégal sur la voie de la souveraineté numérique ?

L’usage et la protection des données sont l’un des grands enjeux de « l’e-gouvernance » de nos jours. Le gouvernement sénégalais ayant compris ces enjeux s’est lancé dans la lutte contre la monopolisation des données numériques par les grands acteurs du digital, Google avec son service « Gmail », Yahoo, Microsoft avec son fameux « Live Messenger ». Dans un communiqué officiel aujourd’hui, le gouvernement lance sa voix pour l’exclusion de ces services de communication par messagerie, un premier pas vers la souveraineté numérique de l’État sénégalais. « Finis les Yahoo mail, Gmail et autres dans le cadre professionnel pour les agents de l’Administration », c’était l’engagement du président Macky Sall pour la sauvegarde des secrets de l’État qui sont numériquement transmis tous les jours.   Si les lanceurs d’alertes de Julien Assange à Snowden nous ont avertis des risques liés à la vie numériques des états c’est qu’il y a des gros travaux à faire à l’égard des politiques.

La transition des données des services administratifs de l’État dans les serveurs étrangers constitue un enjeu majeur aux yeux de l’administration sénégalaise. Chaque pays disposant de sa politique juridique concernant les TIC doit œuvrer au respect de cette législation c’est pourquoi la décision prise dans ce sens est d’une grande importance pour l’État sénégalais. « Cette pratique qui entraîne une externalisation des données officielles de l’Etat est contraire à la réglementation relative à la protection du secret puisque les adresses email publiques offrent aucune garantie de sécurité, et peuvent compromettre la sécurité des communications gouvernementales intérieures et extérieures », déclare le Président de la République dans sa lettre.

Désormais la gestion des services de messagerie pour les communications de l’État sénégalais sera sous la responsabilité de l’ADIE (Agence de l’Informatique de l’État) le seul organisme qui sera légalement habilité pour le déploiement de ces services. L’ADIE dans la foulée, n’a pas tardée à mettre en place une plateforme dédiée au déploiement des services de messagerie disposant des adresses électroniques professionnelles et sécurisées.   Cette décision pourrait servir les autres pays africains faiblement équipés en termes d’infrastructures de sécurité informatique comme une leçon pour la mise ne place des politiques de renforcements des services administratifs.

 

Niaré Maramory

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