Le cri du coeur du DG adjoint de l’Hopital Gabriel Touré de Bamako

Dans le cadre de son déplacement à Bamako, l’équipe RP Médias a fait la rencontre du Directeur Général adjoint de l’hôpital Gabriel Touré, le Docteur Moussa Sanogo. Spécialisé en gestion hospitalière et consultant en santé, il est titulaire d’un doctorat en santé publique et un autre en pharmacie obtenus au Canada. A la tête de cet hôpital public de Bamako depuis Janvier 2013, son rôle est d’assurer la coordination des différents services techniques de l’établissement. L’objectif étant de garantir une prise en charge optimale des patients, d’offrir les ressources adéquates aux professionnels de santé dans le cadre de leur travail quotidien mais également de mobiliser toutes les ressources nécessaires au bon fonctionnement de l’hôpital.

Gabriel Touré c’est le plus grand service des urgences du pays avec une spécialisation particulière pour la chirurgie pédiatrique.  C’est surtout 642 agents, 181 contractuels pour 461 fonctionnaires. C’est également 137 000 consultations et 21 000 hospitalisations par an, 80 personnes reçues au urgence tous les jours. La spécificité de cet hôpital ne s’arrête pas à ces chiffres. En effet, il y a plus d’un an, l’établissement était endetté à plus de 92 millions de FCFA auprès des banques et de 1,5 milliards de FCFA du coté des fournisseurs; certains ayant même été jusqu’à geler les comptes de l’hôpital.

L’objectif de M. Sanogo et de son équipe fut donc de résorber dans un premier temps ces dettes mais également de faire face à des difficultés de fonctionnement chroniques : gestion de l’accueil, garantie de la sécurité et de la qualité des soins. Il s’agit là d’un vrai challenge dans la mesure où le manque de rigueur et de professionalisme de certains constituait un frein au changement. Lors de sa prise de fonction, l’une des mesures phares liée à la gestion de l’hôpital fut de réaliser un recensement biométrique de tous les employés pour corriger la question des emplois fictifs et la fuite des deniers liés (200 agents “fantômes” recensés !).

A travers cette vidéo, vous entendrez le cri du cœur de M. Sanogo qui entend dénoncer la situation qui prévaut dans le système de santé malien : laisser-aller, copinage, prise d’otages des syndicalistes, gestion des ressources humaines chaotique (les caissiers arrivent à 11h le matin, laissant les patients à leur propre sort) et plus encore. Il semblerait qu’une réaction du gouvernement est en cours puisqu’un appel à candidature va être lancé afin de remplacer l’intégralité des directions des hôpitaux du pays. L’objectif entendu est que par le biais de ce concours, le Mali bénéficiera de plus de profils qualifiés tels que celui du Dr Sanogo.

 

Fatoumata Soukouna

 

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