Conférence de Solidarité et Progrès : Les BRICS l’alliance alternative

Ces derniers temps dans le paysage politique français, les citoyens observent très peu d’alternatives en matière politique. En particulier pour les Français issus de la «  diversité ». Ils ont le choix entre un parti conservateur (l’UMP) et un parti «  progressiste » qui est sensé « défendre » les minorités, mais en réalité est aussi conservateur ‘à savoir le PS). Il y’a également les partis qui se disent « antisystème ». C’est-à-dire les partis « d’extrêmes ». Il y a d’autres partis divergents moins connus comme Solidarités et Progrès. Ce parti que l’on pourrait situer à gauche a organisé une conférence jeudi dernier. Le but était de savoir comment faire souffler le vent des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) à la France.

Les intervenants étaient : Sébastien PERIMONY, Yanick CAROFF et Jacques CHEMINADE, le fondateur du parti.

La première partie fut animée par Sébastien PERIMONY où il expliqua le processus historique et la lutte qui a suivi en faveur de la création d’une banque internationale de développement autre que le FMI. Il a également exposé l’histoire de son parti à travers les Larouche. Le système actuel de la Banque mondiale et du FMI a créé certes de la richesse mais a également amené des déséquilibres et injustices. En effet, avec la finance spéculative qu’il favorise, nous avons pu constater les dégâts à travers les récentes crises financières que nous avons traversés.

De plus, les politiques d’ajustements que ces institutions imposent aux pays africains sont mauvaises sur le long terme. Elles entrainèrent même en 1979, la démission de l’un de leur économiste camerounais : Joseph POUEMI. Celui-ci dénonçait l’impérialisme monétaire français en Afrique par le biais du Franc CFA. En effet, aucun des états qui possèdent le franc CFA n’a de souveraineté sur cette monnaie qui est contrôlée par la Banque de France. De même que la France (et tous les pays de la zone euro) a perdu ironiquement sa souveraineté au profit d’une institution bancaire privée. Cela peut poser problème si on a des produits qui sont substituables par le prix. C’est en partie à cause de cela que la France a des problèmes de compétitivité.

Dans le système financier actuel, un pays peut rendre ses produits plus compétitifs par le biais de la dévaluation monétaire – à condition d’avoir la souveraineté sur cette même monnaie. Un pays qui a une devise plus faible pourra exporter plus facilement ses produits à l’étranger car pour le client étranger cela lui coute moins chère. Par contre cela aura l’effet inverse au niveau des importations. La France, ainsi que les pays du franc cfa ne peuvent utiliser cette politique contrairement aux chinois ou américains. Face aux dérives des systèmes financiers qui favorisent les nations développées et désavantagent les nations du tiers monde, certaines voix se sont levées contre le FMI dont Lindon Larouche (fondateur du parti aux USA dont Cheminade va importer les idées en France). Il propose une banque alternative à celle du FMI ou de la banque mondiale auprès de la plupart des chefs d’états non alignés.

Au début des années 1980, Indira Gandhi en Inde ou encore Lopez Portillo pour le Mexique vont tenter de lutter contre cette domination. Portillo va même reprendre le contrôle de sa devise et nationaliser des banques. Cependant, en 1984, après de nombreux assassinats, coups d’états ou autres déstabilisations que subissent le camp des non-alignés, la bataille pour une banque de développement internationale fut ralentit.  Perimony dénoncera en même temps la déstabilisation qu’amènent les marchands d’armes occidentaux. Les occidentaux se sont enrichis en vendant des armes sur le continent africain attirant les conflits et mercenaires en Afrique.

La même année, Helga Larouche (la femme de Lindon Larouche) créa l’institut Schiller. Cet institut va être en contact avec plusieurs pays du tiers monde dans le but de recommencer la lutte contre la domination du système financier mondial actuel.  En 1995, les idées de Larouche vont être reprises en France à travers Cheminade. Il va évoquer l’idée du pont terrestre eurasiatique, une nouvelle « route de la soie » qui relie les deux continents. Ce projet est déjà en route avec la Russie, la Chine et les pays d’Asie centrale.

En 2014, les BRICS ont finalement réussis à créer leur banque de développement qui n’imposera pas « d’ajustements structurels » à ses clients. Cette banque fut le fruit d’un très long combat.

La seconde partie animée par Yannick Carroff traita de la conférence de l’institut Schiller.  Avec les différents enjeux qu’il y’a actuellement, il est nécessaire que les pays à travers le monde collaborent d’avantage. La Chine qui par exemple veut atteindre un nouveau stade dans son développement devra faire appel à des technologies et ressources extérieures. Ce qui l’amène à mener une politique de collaboration plutôt que d’impérialisme.

Cette conférence nous a montré que les BRICS, à travers le pont terrestre eurasiatique, représentent un nouvel espoir pour la France pour sortir de la domination américaine. Ce projet faciliterait et diminuerait les couts entre les européens et les asiatiques. Des préconisations ont également faites pour sortir de l’OTAN et mener une alliance avec les BRICS.

Quant au système monétaire, les intervenants préconisent un retour à « l’étalon d’or » qui apporte une plus grande stabilité et un équilibre au niveau des devises mondiales.

Solidarité et Progrès est sans doute l’un des seuls partis à dénoncer les politiques impérialistes imposées par les pays du Nord et à proposer une plus grande collaboration entre les peuples pour une paix durable. Ils proposent un système alternatif face à cette domination notamment avec le pont terrestre qui permettrait de redistribuer les cartes au niveau du commerce et de la politique.  Cependant il est d’dommage d’avoir mis l’accent lors de cette journée, sur la lutte financière qui a été faites avec les BRICS et non pas l’alliance des BRICS en tant que telle.

Moussa Mansa

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