Le Chantier d’Umuganda à Dakar

Umuganda, qui signifie « tâche communautaire » est une journée ou plutôt une matinée au cours de laquelle toute la population délaisse ses activités classiques pour se consacrer à l’assainissement du quartier. Certains font du nettoyage, d’autres plantent des arbres ou encore font des travaux pour des bâtiments d’utilité publique.  Le succès est tel que même le président du Rwanda au pouvoir, Paul Kagamé, y participe. Cette opération a lieu tous les samedis de fin de mois

Après avoir assisté à cette opération au Rwanda, les membres de l’association IHOPEWEEK souhaitaient initier une action similaire dans leurs pays respectifs. C’est ainsi qu’est né Umuganda Africa.

La phase pilote a eu lieu à Bamako, Conakry et Dakar.

Ce Weekend s’est donc déroulée à Ngor, la première opération d’assainissement à Dakar dans le cadre du programme Umuganda. Ngor est un quartier très prospère mais pas à l’abri de l’insalubrité. De si bon matin l’équipe d’Umuganda Sénégal se mit à la tâche avec Bouba DIEME, Aminata GUEYE et Mansa Moussa. Cela attira la curiosité des passants ou habitants qui les voyaient nettoyer. Les questions les plus récurrentes étaient « pourquoi ? ». Bouba leur expliquait alors le but d’Umuganda, ce qui entrainait par la suite des échanges et des recherches de solutions pour rendre la ville plus propre, ou encore de créer des relations avec des partenaires et entreprises.

Pendant cette opération, l’équipe Umuganda Africa a pu tester un outil développé par une jeune startup sénégalaise spécialisée dans le recyclage des déchets plastique nommée « Zero plastique ». Cet outil qui se nomme le «  Chasse plastique » permet de ramasser des déchets sans se courber et sans avoir de contact direct avec les mains. Cela évite de se salir et d’abimer son dos.  Après avoir fini le nettoyage et ramassage de déchets, l’équipe Umuganda s’est réunit pour planifier la prochaine opération du mois de septembre.

Umuganda ne cherche pas seulement à sensibiliser contre l’assainissement, mais aussi à promouvoir les personnes ou entreprises qui apportent des solutions.

Etant donné que le but d’Umuganda est d’arriver à une ville aussi propre que celle de Kigali sur le long terme, il faudra réussir à mobiliser plus de monde au niveau des associations et des collectivités locales.

Egalement, pour répondre au défi Umuganda il faut que la jeunesse dite engagée soit moins protocolaire et un peu plus dans l’action.

Il n’y a pas besoin d’avoir un budget ou une aide de l’état pour initier ce genre de démarche citoyenne. L’un des gros problèmes rencontrés est que la population demande l’aide de l’état pour tout sans même avoir essayé d’initier quelque chose. L’aide de l’état ou des entreprises est bien entendue la bienvenue. Mais si cette aide ne vient pas à temps, il est quelquefois nécessaire de démarrer avec ses propres moyens.

En dehors des limites matérielles et humaines un obstacle peut s’ajouter à la liste. Le 1er cas d’Ebola à Dakar a été enregistré. D’ailleurs l’opération a été lancée le lendemain de la découverte de ce cas.  Cet incident pourrait avoir des répercutions comme celle qu’a connue l’équipe de la Guinée. C’est à dire une interdiction de rassemblements et donc de faire de l’Umuganda (ce qui est compréhensible dans ce contexte).

Umuganda Africa a démarré officiellement le 30 aout, et a commencé sa croisade contre l’insalubrité. Dans le but de remporter ce combat, Umuganda devra réussir à avoir un soutien logistique et matériel, humain, éduquer la population mais aussi éduquer certains de nos leaders à l’action plutôt qu’aux discours.

 

Mansa Moussa

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