Booba au stade de France devant 80 000 spectateurs : le Duc est mort, l’empereur est né.

 

Booba au stade de France devant 80 000 pirates tous des numéro 10 de leurs teams personnelles a poussé les limites du plafond de verre culturel en France. Pour ceux qui ne le savent pas, l’égalité des chances à des limites pour une catégorie de gens. Booba fait partie de cette catégorie malgré son quart de siècle de carrière au sommet.

Le Rap, jamais nommé dans les hautes sphères cathodiques culturelles de l’hexagone génère pourtant de manière naturelle des chiffres incontestables. Booba est sur le trône de cette musique urbaine entrée sans effraction dans les salons. En prenant le pseudonyme de “le Duc”, Booba ou B2oba s’est trompé ou tout au moins il est doté de modestie car le boss du 92i est un empereur. Sa majesté Booba a mis tout le monde d’accord ce 3 septembre 2022 sur le fait que sans le mainstream, sans être signé chez une major, il est possible de réaliser le rêve de tout artiste français toute catégorie confondue. La performance réalisée par le Duc prend sa beauté et son charme dans son caractère marginal. Traditionnellement, pour remplir le stade de France, les artistes et leurs staffs ont recours à des dizaines de structures médiatiques (télés et radios) et marketing pour créer l’adhésion populaire.  B2oba n’a pas bénéficié de toutes ces structures rodées telles TF1. On pourrait même affirmer qu’il ne doit rien à personne. Avant lui, un illustre artiste africain en la personne de Koffi Olomidé  avait fait le plein de Bercy sans faire de télé. Booba est un grand chez les grands et pas que pour la musique urbaine.

Le temps étant la seule variable qui confère la légitimité, un quart de siècle de carrière a trouvé son couronnement dans cette œuvre artistique confiée à la postérité avec pour témoins un public estampillé Meltin’Pot dans sa dimension sociologique et un mélange générationnel. En effet, des adolescents jusqu’aux cinquantenaires africains, caucasiens, asiatiques, magrébins et leurs nombreux métissages viennent de donner à la piraterie ses plus lettres de noblesses. La piraterie n’est jamais finie.

Si on fait abstraction des frasques de l’hommes qui reste un humain dans tout ce qu’il a de plus imparfait, l’artiste est complet.

Merci à sa majesté impériale Booba d’avoir placé le curseur à cet endroit précis dans le cours d’histoire.

Désormais ce sera la norme hors norme de ce jeu difforme.

ELIJAH DE BLA

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