Attentats en Europe ou management de la terreur par les Etats ?

Parlant de terrorisme, ce qui est arrivé à Paris ce vendredi 13 Novembre 2015 est l’expression d’une boucherie humaine perpétrée par des barbares. Ne pas évoquer la peur serait de la rétention d’analyse et de constat. En 11 mois la France à travers sa capitale est touchée en plein cœur avec chaque fois un mode opératoire qui en appelle à une mutualisation des désirs de faire du mal contre la France.

L’émotion en avant

L’analyse, sous le coup de l’émotion, conduit certainement à condamner ces attaques ayant causé la mort de 129 innocents et plus de 300 blessés. L’émotion est le sentiment le mieux partager en de telles circonstances. Effectivement, la meilleure conduite à suivre dans les moments qui suivent ces horreurs est la condamnation ferme.

Cependant l’émotion ne permet pas de se concentrer et de réfléchir à pondre des analyses dynamiques. Il existe donc trois groupes d’individus qui peuplent les nations; ceux qui demeurent sous le coup de l’émotion, ceux qui sont en possession de toutes leurs capacités d’analyser avec le recul nécessaire et le groupe des suiveurs compulsifs. Le premier groupe et le troisième sont ceux qui englobent le plus d’individus. Le deuxième groupe est une espèce d’élite où les élus sont en nombres restreints pour deux raisons. La nature même de l’humanité n’en a pas créé beaucoup et secundo  quand ils existent, ils s’expriment très peu. Les deux raisons conduisent au même effet : le champ de l’expression est laissé aux émotifs et aux suiveurs abreuvés à base de médias d’information continue et de journaux à grande publication.

Les dirigeants des pays puissants ont besoin d’une conscience en parallèle des mensonges d’état pour justifier l’injustifiable et du suivisme de masse des peuples par l’intermédiaire des medias main stream. Dès lors que les médias ont la même ligne éditoriale et des consultants différents qui ont le même avis et la même analyse sur tout, il faut se pincer.

Depuis vendredi soir, le citoyen lambda s’est exprimé, les responsables politiques de gauche comme de droite se sont exprimés. Certains le font avec beaucoup de retenues afin de ne pas blesser des communautés, d’autres tels Philipe De Villiers attisent la haine en manipulant la peur des autres. Le président de la république a clairement donné le ton en prenant la décision de fermer les frontières car les attaques viendraient de l’extérieur. Sur les plateaux télé des chaines d’information continue, les consultants se suivent et demeurent dans un consensus quasi synchronisé pour dire à quelque chose près la même chose. La majorité des analyses de spécialistes du terrorisme et de la guerre tire sur une religion et des organisations. L’islam est indexé et DAESH est incriminé. Les analyses vont rarement plus loin. On a l’impression que le curseur est bloqué sur ces deux entités. D’ailleurs la pression intellectuelle et médiatique n’encourage pas d’autres sons de cloche.

Le business du chaos

Il devient de plus en plus nécessaire d’analyser en sortant de la base pro occidentale qui dicte une conduite et un concept qui font des peuples d’occident des victimes d’autres peuples qui aspirent à imposer leur mode de vie en occident. En tout cas c’est ce schémas qui est le plus vendu par les communicants, les politiques de tout bord et les medias associés. Les autres sons de cloches sont relégués au second plan.

Il y a cependant quelques courageux qui bradent les interdits et se fendent d’analyses qui tranchent avec le bien-pensant PAF. Il faut se rendre en Allemagne pour trouver le journaliste formateur et conférencier Christoph HORSTEL (ancien correspondant de presse de la première chaîne allemande en Afghanistan) qui explique dans un langage clair le business qu’est le terrorisme. Ceux qui en tirent un profit sont ceux qui s’en plaignent.

Juste après les attentats de Charlie hebdo en Janvier 2015,  sur un plateau télé il dit ceci : << évidemment la peur qui règne à Paris et en Europe n’est pas un hasard, cela a été préparé. Il y a 1 ans ou 6 mois nous avons appris que des combattants de Al Qaida et Al Nosra en Syrie allaient converger vers l’Europe pour y mener des combats selon leur ancienne manière de faire la guerre c’est-à-dire des combats de rue.   Ce qui est rapporté par les medias de masse et qui n’est pas fidèle à la réalité n’est pas non plus un hasard. En 2006/2007 en tant que conférencier au centre des forces dirigeantes de l’armée j’avais choisi pour le cours de sciences sociale l’Afghanistan. En tant qu’expert du pays, j’avais instruit les forces dirigeantes de troupes  allemandes sur la façon dont il fallait se comporter sur le terrain et pour ce cours j’avais utilisé l’expression « management de la terreur ». C’est exactement ce qui se passe ici, tous les  gouvernements mentent, tous les gouvernements de l’OTAN mentent. Ils ne mènent pas de combat contre le terrorisme mais ils pratiquent eux même le management de la terreur. Les personnes qui sont mises en scène qui perpètrent les attentats sont dans 95% des cas des personnes très bien connues des services secrets. Tous ceux qui ont fait de la surveillance devraient être virés par exemple dans le cas de Paris, ils n’ont pas eu beaucoup de succès avec la surveillance. La surveillance des terroristes présumés est sans faille, ils ne peuvent même pas éternuer sans que les services ne soient au courant donc si quelque chose se passe, nous savons qu’ils sont impliqués. Le problème est que nous savons aujourd’hui que l’état islamique AIES, ISIS, EI peu importe l’abréviation qu’on leur donne, on ne pourrait pas les imaginer sans la CIA qui a commencé à entrainer une partie de ces troupes en Jordanie il y a quelques années. Ce qui se passe maintenant, ils arrivent en Europe par ce que les managers le veulent ainsi. Ils ont pour cela un motif très concret, nous nous trouvons devant un crache financier et nous avons d’énormes problèmes de politique intérieure, de politique monétaire, de politique financière, de politique économique et nous ne voudrions pas que la population se défoule sur le gouvernement comme celui-ci le mériterait alors on les distrait avec ce genre d’attentat. L’attentat de Paris sur Charlie Hebdo est très clairement un attentat terroriste manipulé. Il y a assez d’indices pour cela. Non seulement les auteurs étaient connus des services secrets mais la carte d’identité laissée dans la voiture, c’est une chose qu’aucun braqueur minable n’aurait faite. Bien sûr, on devrait trouver tout le déroulement étrange.  Les témoignages personnels au sujet des auteurs sont étonnement positifs, tout cela n’est pas cohérent et nous avons un écho médiatique indiscutablement cohérent et finalement nous avons l’écho politique. En Allemagne le droit des citoyens est restreint et surtout le droit pour avoir un passeport et tout cela a été réglé en un rien de temps. Le gouvernement est en alerte via le ministre de la défense, le ministre de l’intérieur et le ministre des affaires étrangères qui pratiquent le management de la terreur. Ce sont ces trois ministres dans tous les pays de l’OTAN qui managent la terreur et qu’on devrait arrêter et mettre en prison. Bien sûr ils vont réfléchir ainsi: quand allons-nous mettre en place un attentat terroriste? Nous allons y recourir quand nous aurons l’impression que la population devient nerveuse d’une manière ou d’une autre par ce que le système politique du pays ne lui convient pas. Ils le mettront en œuvre lorsqu’ils auront l’impression qu’ils en ont besoin parce qu’ils n’arriveront pas à faire passer certaines restrictions des droits civiques ou des droits hostiles à la démocratie. Lorsque le gouvernement a le sentiment qu’on peut faire passer la loi sans attentats terroristes, on va quand même arrêter quelques personnes par ce que ce sont peut-être des cercles qui sont contrôlés mais ils sont quand même peut être capables de se débrouiller tout seul. Donc le management de la terreur est un business très compliqué. On connait cet exemple dans le cadre de la NSA ou les services secrets intérieurs, les services de sécurité du territoire avaient de toute évidence comme habitude de coopérer avec un groupe de tueurs d’extrême droite et c’est de ces problèmes qu’il s’agit là. Quel regard portons-nous avec les données générales ? Si on a une crise, le gouvernement s’assure qu’elle garde la population dans la confusion par ce genre d’attentats orchestrés. Ça c’est en principe du point de vue du management avec les attentats autorisés, les personnes qui se promènent là par hasard. Oui c’est une accusation virulente, il serait temps qu’elle se fasse entendre de plus en plus fort.

Au sujet du management de la terreur, je l’ai enseigné à l’époque aux soldats et j’en ai donné une définition. C’est justement l’instruction, l’armement, l’approvisionnement donné, le paiement, le personnel politique et aussi les mesures disciplinaires. Il y a des lancements de drone US au Yémen ou les troupes d’Al Qaida qui réussissaient ne voulaient pas obéir. Certaines personnes de ces troupes qui ne voulaient pas obéir ont été éliminées. C’est un business très violent, sanglant englobant des victimes innocentes dans les populations des pays ou cela se déroule comme maintenant justement à Paris. Cela fonctionne comme nous pouvons le voir, l’attention de tout le monde est détournée. Le président français Hollande qui est certainement très impopulaire qui était à 13% a connu d’un coup une augmentation de sa popularité qui est passée à 29%. On se trouve en plein dans un vol à hauteur des billions par la mafia financière dirigée par la banque centrale européenne pour acheter à grande échelle des papiers sans valeur de façon à ce que la Suisse fuit l’euro avec effroi et ainsi entraîne tout le navire à chavirer. Et ça on doit bien sûr le détourner. On ne peut pas laisser des gens venir à l’idée de s’attaquer à la mafia financière c’est pour cela qu’on a besoin d’attaques terroristes>>.

Toute lucidité en ces temps de crise et d’émotion exacerbée vaut son pesant d’or dans la compréhension de ce phénomène qui malheureusement est en train de s’installer dans nos vies, notre quotidien, nos états, nos villes tout en modifiant nos habitudes. Sous le président et maître de la pensée unique du monde George W BUSH, Al Qaida avait été hyper médiatisé comme étant le mal du siècle. Ce mal a généré et justifié des dépenses pharaoniques pour sécuriser les USA et le monde occidental. Par ricochet, le président Saddam Hussein et son pays l’Iraq ont été mis en sang avec un désordre géant qui s’y est installé donnant naissance aujourd’hui à l’état islamique. Les américains et leurs alliés (un peu comme la queue du chien qui est contrainte à suivre le chien) continuent de mener une guerre en Iraq, en Afghanistan et en Syrie.  Si la raison officielle est de combattre le terrorisme matérialisée par DAESH, Al Qaida et ramification dont Al-Nostra, le mode opératoire est à géométrie variable. Selon qu’on soit en Iraq la France combat ce qu’elle désigne par terroristes sans quartier, en Syrie elle scinde ces terroristes en deux entités, l’une à combattre, l’autre à armer et à soutenir. Les esprits cartésiens n’y comprennent rien mais la protestation est assassinée par les medias de masse. Pour la première fois, dans un entretien accordé au « monde », le président confirme que la France a livré des armes aux rebelles syriens. Ses armes livrées ne sauraient contrôlées et peuvent avoir été utilisées sur le vieux continent contre les intérêts français.

En Syrie comme en France, seules les populations payent les conséquences. En France, ces attentats sont l’occasion pour le pouvoir de s’adonner à toute sorte de proposition et de vote de lois liberticides qui ne seraient jamais passées en période normale. L’exemple le plus frappant étant la demande du président de modifier la constitution.  D’autres lois contre les libertés individuelles se feront savoir et auront toute l’approbation de la majorité présidentielle à l’assemblée nationale et au sénat. Le conseil d’état aux mains de lobbies sécuritaires se fera un honneur de les valider.

Le management de la terreur présentée sous l’analyse de Chritoph HORSTEL trouve dans le prolongement de ces attentats et de ses corollaires une application indiscutable.

En marketing, les entreprises mettent en place également le management de la terreur pour assujettir les salariés. Cette méthode est bien partagée dans le CAC40 et conduit dans de nombreux cas au suicide massif de salariés que nous avons connu au sein de firmes de télécommunication et ailleurs.

Détruire les autres pour se valoriser soi-même (Aurélie Gaspard)

C’est le syndrome de destruction des autres pour pouvoir se valoriser soi-même. Comment de telles méthodes peuvent-elles être de mise au 21ème siècle ? Et qui sont ces harceleurs des temps modernes ? Sont-ils des travailleurs lambdas, des collègues que l’on peut croiser tous les jours sans les remarquer ? Il semblerait que la réponse soit oui. En effet, chacun, à son niveau, peut s’octroyer le droit de se comporter en petit tyran vis à vis de ses subordonnés. Cette attitude entraîne une tension et une frustration des salariés qui engendrent parfois une violence, morale ou physique. Petit à petit, au quotidien, le harcèlement au travail s’installe. C’est la raison pour laquelle certains sombrent dans la dépression, le repli sur soi, l’isolement nourri par un sentiment d’incompréhension et de remise en question permanente. Comment peut-on en arriver là ? Sentiment d’inutilité, surcharge de travail, peur de perdre son travail, de se retrouver au chômage et d’engager toute sa famille sur le chemin de la précarité, crainte de passer pour un incompétent, pression sociale… L’échec, tout simplement. Résultat, la seule échappatoire que certains salariés trouvent pour sortir de cette tourmente infernale, c’est le suicide. Beaucoup y ont pensé, d’autres ont franchi le pas. On déplore ainsi 35 suicides à France Télécom entre 2008 et 2009.

Cette réalité existe. Elle n’est pas un effet de « mode » comme a pu le prétendre Didier Lombard, PDG de France Télécom, le 15 septembre dernier sur France 2, en déclarant : « Il faut mettre un point d’arrêt à cette mode de suicide qui, évidemment, choque tout le monde ». Le management par la terreur, comme il est nommé dorénavant, est condamné et certains salariés ont payé de leur vie pour révéler au grand jour leur mal-être et dénoncer les agissements de leurs managers et des équipes dirigeantes. Cette forme de management peut n’être que la résultante de ce qui est enseigné dans les écoles de commerce et de management. Et il est à craindre que ce phénomène ne cesse de croitre si la formation des futurs managers n’est pas plus encadrée et disciplinée. Sans aller jusqu’au suicide, le management par la terreur aura révélé la maladie professionnelle des dernières décennies : le burn out. C’est-à-dire la dépression nerveuse, qui existait déjà auparavant mais qui prend aujourd’hui d’autres formes qui en font une maladie contemporaine. Trop de travail tuerait donc le travail ?

Cette forme de management de la terreur au sein de la firme est la plus connue mais celle opérée par les états l’est moins. La raison est toute simple, les peuples ne font pas le lien entre les causes (nombreux morts des attentats)  et les effets (les limitations des libertés individuelles et les lois liberticides en tout genre).

Qu’on adhère à cette présentation des choses ou pas, il est nécessaire de comprendre le couple de phénomènes (attentats en Europe et le rôle passif des états) sans verser dans le révisionnisme et le négationnisme.

 

Elijah De BLA

 

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