L’opposition malienne va-t-elle se faire hospitaliser comme le président?

Suite au communiqué de la présidence qui se veut pourtant rassurant au sujet de la santé du président de la république, les maliens sont tout de même invités à l’immobilisme cérébral et dans l’action. A ce stade du processus de soin du président IBK, le flou entoure la date de sa sortie et de son retour au travail.  La présidence a eu tout le mal du monde à pondre un communiqué pour en informer les maliens. Il a fallu les y contraindre par média alternatif interposé. D’un côté, il est dit que l’intervention subie est bénigne, de l’autre côté personne n’est capable d’envoyer une photo du président en train de prendre son petit déjeuner sur la terrasse de l’hôtel particulier qui sied à son rang entouré de ses conseillers les plus proches racontant une blague dénigrant les pauvres. Aucun message du président lui-même à l’endroit de ces millions de maliens qui souffrent à l’annonce de sa « légère intervention chirurgicale ». De la part de la présidence on joue la carte de la légèreté donc il n’y a rien de bien grave, il ne faut pas s’inquiéter mais pas du tout.

Alors pourquoi demander à l’opposition dans un pays où il n’y a pas vacances du pouvoir de surseoir à la marche qu’elle comptait organiser ?  Pourquoi cherche-t-on à plonger le Mali tout entier dans l’émotion immobilisante pour des soins de routine du président ? Qu’est ce qui se serait passé si la présidence n’avait pas été contrainte à publier un communiqué. Une manifestation aggraverait-elle l’état de santé du président de la république ?

Karim Keita fils du président et président de la commission défense de l’assemblée nationale a choisi justement d’attendre l’évacuation de son père président pour entamer ses périples médiatiques. Pourquoi n’a-t-on pas crié au scandale de l’indécence ? La première dame ne s’est pas mise en stand by malgré l’hospitalisation de son époux président. Les mosquées maliennes n’ont pas fermé hier Vendredi jour de grande logistique humaine non plus. L’opposition projetait une manifestation publique pour dénoncer les irrégularités de la gouvernance. Ces irrégularités n’ont pas subitement pris fin à l’annonce de la maladie du président de la république, alors pourquoi surseoir à son activité principale. Dans le cas de figure où l’absence du président venait à se prolonger au-delà du mois d’Avril, l’assemblée nationale voterait-elle une loi interdisant toutes critiques envers le chef de l’état et toutes manifestations politiques ?

Avec un président en bonne santé apparente, il ne se passait rien au Mali. Que se passera t-il si l’on cessait toutes les activités ? L’opposition est molle à l’image de ce que propose le pouvoir.  Si cette opposition juge de se faire hospitaliser en simultané avec le président, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge.

Si le président IBK est toujours celui qui dirige les affaires, l’opposition doit pouvoir exprimer sa pensée sans verser dans l’émotion béate. C’est son activité principale que de dénoncer.

Le RPM, parti politique fondé par le président IBK devra t-il se mettre en berne jusqu’à ce que son chef revienne ? Si les religieux décident de se rassembler au stade du 26 Mars pour une prière collective à l’endroit du président, va-t-on leur demander de surseoir à son mouvement ? L’émotion ne permet pas la réflexion dans une nation. Pour faire des actions il faut être sûr de soi. Des hommes sûrs sont ce dont le Mali a besoin.

Notre rédaction souhaite prompte rétablissement au président de la république Ibrahim Boubacar KEITA.

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