Je suis réfugié en Italie, mes deux parents ont été tués par la guerre mais aujourd’hui j’invite les ivoiriens à se pardonner

A vingt ans seulement, Ban Allou Robespierre en a vu des choses. Si ce n’était qu’un sapin, des guirlandes et des cadeaux déposés au pied du sapin discrètement par le père Noël ou quelqu’un d’autre, il serait comme tout gamin de son âge. Son histoire est faite d’événements qu’on vit normalement en l’espace d’une existence de septuagénaire mais,  lui il les a vécu avant son  vingtième anniversaire.

https://www.youtube.com/watch?v=r8SMJnrkNB0

Pour en venir aux faits relatés  par ce jeune homme au regard vide, il faut géolocaliser les événements. Abidjan en Côte d’ivoire, le Ghana, la Libye et l’Italie sont les étapes du cheminement.

Fils d’un baron du parti Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbago autrefois au pouvoir en Côte D’ivoire, sa famille aurait  été prise pour cible lors de la guerre post électorale qui opposait les partisans du parti de Alassane Ouatarra, le RDR et ceux du FPI. Une atrocité inouïe habitait en cette époque les protagonistes ivoiriens. Son père et sa mère seront froidement abattus sous ses yeux dans la concession familiale. Pour Ban Alou et son grand frère une période planque va démarrer. Au début, ils trouvent refuge à Yopougon ex fief des partisans de Gbagbo puis la progression des hommes de ADO s’accentuant, ils passent la frontière côté sud pour le Ghana. Hormis lui et son frère aîné, d’autres ivoiriens s’y étaient réfugiés. Certains réfugiés ivoiriens au Ghana seront retrouvés par leurs bourreaux toute chose qui poussera les deux frères à partir loin, très loin. La Libye les accueillera comme nombreux jeunes subsahariens. Vivant de petits boulots au gré du bon vouloir des libyens, l’aîné se fera tuer sous les yeux du petit frère. Deux balles dans la poitrine pour avoir réclamé sa paie auprès d’un libyen pour lequel il avait travaillé pendant une dizaine de jours. Dès lors la Libye devenait invivable pour lui. Il se fera aider par un autre libyen qui avait assisté à sa persécution par un autre patron. Ce dernier le mettra en contact avec un passeur qui lui a permis de traverser la mer en pneumatique et regagner les  côtes italiennes puis Rome ou il squatte un Campo (camp pour réfugiés) en attendant des jours plus heureux.

Il dit ne pas avoir de haine ni d’envie de vengeance. Il raconte son histoire afin que cela serve à d’autres qui voudraient continuer la confrontation meurtrière. Il interpelle sur le fait que des atrocités ont été commises par chaque camp et que les victimes comme les bourreaux sont des deux côtés. Le temps de la guerre étant passé avec le résultat que l’on sait, il faut cultiver la paix entre les ivoiriens.

L’histoire de Ban Allou Robespierre lui appartient. Nous n’avons ni la prétention de la juger, ni de la modifier.  L’important pour nous est de transmettre le message sous jacent et la morale qui s’en dégage pour les ivoiriens et les africains victimes de ces oppositions exportées.

Le pardon est facile à prononcer par quelqu’un à qui aucun tort n’a été causé par contre le  revient à celui qui n’a pas oublié le mal qui lui a été fait mais qui pardonne. Les ivoiriens ne doivent pas simuler l’amnésie. Ils doivent se servir de ce qui leur est arrivé pour éviter que cela ne se répète.  Feu le président Houphouet Boigny disait ceci :<< la paix, ce n’est pas un vain mot mais c’est un comportement >>. Il est temps que les ivoiriens s’approprient cette pensée du père de la nation ivoirienne.

 

 

Elijah de BLA

 

 

 

 

 

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