La politique, seul métier qui nourrit son homme au Mali

La politique, seul métier qui nourrit son homme au Mali

La politique, seul métier qui nourrit son homme au Mali

Dans la plupart des situations, l’appât du gain est la motivation primaire de l’humain dans tout ce qu’il entreprend. Nous n’allons pas accuser le malien de n’avoir pas dérogé à la règle. Cependant tous les maliens sont intéressés par une et même discipline, la politique. C’est la seule activité qui puisse vous rendre riche de manière exponentielle sans ressources propre. La politique est donc le seul métier qui nourrit son homme.

Dans un pays ou l’activité industriel est embryonnaire, le commerce un moyen de voler l’état et les marchés publics un labyrinthe, une seule activité peut créer de la richesse à très court terme et c’est la politique. La typologie du nouveau candidat à la députation et à la mairie est une sérieuse indication. En effet, de plus en plus de personnes n’ayant aucune activité politique connue franchissent le pas pour concourir au poste de maire et de député. Certains commerçants parviennent à se faire investir par des partis politiques pour les représenter aux élections locales. L’effet d’un tel agissement est immédiat, nous avons des élus couper de tout sens du devoir citoyen et préoccupés que par le gain.
Certains députés ne comprennent rien des débats de l’hémicycle, d’ailleurs le président Issiaka Sidibé lui-même fait régulièrement étalage de ses limites dans la pratique de la fonction.
En plus de vingt ans de vote au suffrage universelle, les maliens n’ont retenu aucune leçon de leur vécu.

Les comportements le jour du vote conduisent aux manquements généraux des élus. Un élu n’aura aucune pression populaire si ses électeurs ont accepté de lui vendre au préalable leurs voix. C’est le schéma en vigueur au Mali pour les députés et les maires. Ils ont tous compris que la politique est le seul métier qui nourrit son homme.

Les dernières élections municipales ont indiqué l’afflux massif des maliens vers les postes de maire et conseillers municipaux. Une fois de plus, la démonstration fut sans équivoque, les maliens aiment la fonction d’élu et la fonction rend riche sans contrôle. Etre maire et député donne une notoriété que l’élu s’empresse de monnayer aux plus offrants. Tous vivent au-dessus de leurs moyens, oublient les électeurs déjà payés avant même le bal et se retrouvent sur un boulevard libre. Les populations avec l’hypocrisie légendaire qui est sienne, se plaignent d’une école bancale, des soins insuffisants en milieu hospitalier, des infrastrures inexistantes et d’un cadre de vie inhumain.

La politique, seul métier qui nourrit son homme au Mali
Le niveau de vie des populations n’est pas indexé sur celui des politiques
Mais chaque cinq soit ils refusent de voter soit ils vendent leurs voix.

L’immaturité conjuguée avec le manque d’éducation civique rongent les maliens et le système démocratique avec. L’ennemi du malien est le malien lui-même. La part du pauvre disparaît chaque jour, ceux qui sont chargés d’en parler ne sont pas légitimes car ils gardent cette part pour eux.

Les seuls qui peuvent inverser le cours de l’histoire de cette pratique sont les populations elles-mêmes, pour cela il faudrait qu’elles parlent la même langue.

Tant que l’incivilité motivera les choix individuels, la politique demeurera la seule activité lucrative à vitesse exponentielle et restera la seule activité qui nourrit son homme au Mali. D’ici là, la politique du ventre par élection interposée a de beaux jours à vivre.

Elijah De BLA

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