Conférence débat : la jeunesse africaine, le grand défi à relever

Jeunesse africaine, le grand défi à relever


Moussa Mara Conférence débat ESSEC
Moussa Mara, le conférencier pour son livre “Jeunesse africaine, le défi à relever”

La jeunesse est considérée comme le meilleur atout de l’Afrique dans de nombreux discours. Avec 200 millions d’habitants de 15/24 ans, les jeunes constituent aujourd’hui une part importante du continent africain. Cette jeunesse est loin d’être homogène en termes d’orientation sociale et économique. Elle aspire à contribuer au développement du continent en travaillant, en consommant, en s’offrant certaines conditions du bien-être. Il reste maintenant à savoir si cette jeunesse est prête à faire face aux grands défis qu’elle est appelée à relever. Ces défis sont aujourd’hui très vastes et variés et la question reste à savoir quels sont les modèles à mettre en place pour que les jeunes puissent s’approprier l’avenir du continent. L’analogie par rapport à une Afrique malade de guerre inter-ethnique, de confusion politique, une Afrique qui traine dans la boue de la souffrance sans démonstration scientifique semble gagner le terrain des intellectuels non africains. À quand une Afrique qui pensera elle-même, le sort de ses enfants, de ses femmes et ses hommes qui portent en eux un espoir sans condition ? Tel est le défi de l’intelligentsia africaine. Ce samedi 25 juin 2016, la conférence organisée par le parti Yéléma a été un espace exemplaire pour traiter cette problématique. À cette occasion, vu la complexité des rôles que la jeunesse doit jouer dans le développement de l’Afrique, cette rencontre a pu réunir certaines personnalités de profils différents :

Moussa Mara , ancien premier ministre du Mali et expert-comptable de métier. Son discours portait sur les enjeux politiques du développement socio-économique du continent tout en mettant un focal sur le rôle spécifique de la jeunesse. La participation de Monsieur Mara a donné une dimension à la fois prestigieuse et politique. Son intervention était surtout structurée par les contenus de son livre «Jeunesse africaine, le grand défi à relever» récemment paru chez « Mareuil Édition ».

Khaled Igue, président du « Think Thank Africa 2030 », est un jeune béninois très dynamique sur les questions du développement socio-économique du continent Africain. Il n’a pas hésité de témoigner son espoir que entrepreneuriat reste un moyen par lequel la jeunesse africaine peut s’affirmer comme bâtisseur d’une Afrique de demain. Il a donné la primauté à une organisation micro-économique par laquelle chaque individu du continent peut apporter sa pierre pour la construction du continent.

Moïse Mounkoro , journaliste à Télésud, s’est pencher sur la problématique de l’alternance politique en Afrique en soulignant le rôle des mouvements citoyens dans l’espace politique. L’axe principal de sa réflexion était basé sur une typologie des pays africains en trois catégories. Une catégorie où les choses restent figées, n’ayant presque pas une possibilité d’alternance (les régimes qualifiés dictatoriaux). Une autre catégorie où il y a une lueur d’espoir pour la mise place d’une alternance politique (les pays en cours de construction démocratique). La dernière catégorie qu’il a suggérée est constituée des pays donneurs de leçon comme le Burkina Faso et il a affirmé que l’espace politique dans ces pays est animé par les mouvements citoyens sous la responsabilité de jeunes.

Fabrice Sawegnon , fondateur de Voodoo Group « Agence de communication » a fait un témoignage plutôt expérimental sur les enjeux socio-économique liés au développement du continent. Il a suggéré la logique ascendante « Bottom-up » pour que la jeunesse puisse jouer son rôle et que cette jeunesse doit prendre le devant en se débarrassant de toute manipulation politique.

Cette conférence a été l’exemple d’une Afrique unie, organisée par et pour les africains. À ce sujet certains participants ont affirmé un sentiment de fierté suite à l’intérêt que les jeunes ont pu accorder à cet évènement. Ce qu’il faut retenir, c’est la confiance qui est faite à l’égard de la jeunesse comme acteur principal du jeu politique sur le continent. C’était une occasion de représenter l’Afrique de manière plus précise en faisant l’état des connaissances des possibilités d’épanouissement de la santé politique, sociale, économique du continent. Selon une sagesse Bamanan « le monde est un pot à eau, quand on a bu, on le passe à autrui pour qu’il le boive aussi ». La jeunesse ne doit pas être un mauvais buveur !

Maramory Niaré


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