Campagne présidentielle coté OFF : la rumeur plus forte que tout

Jour de vote du second tour

Campagne présidentielle coté OFF : la rumeur plus forte que tout

La campagne présidentielle malienne a duré des années pour certains et fût très brève pour d’autres. Il faut dire que les moyens pour battre la campagne sont à des niveaux déséquilibrés. Certains ont les moyens d’un état quand d’autres s’endettent pour exister. Le plus petit dénominateur commun entre ces candidats est la prostitution des plus petit envers les plus grands financièrement parlant. Le milieu Soninké a été secoué.

L'affluence du premier tour
Les maliens de France le jour de vote à Aubervillier

Il y’a les dits et les non-dits de cette campagne présidentielle qui va laisser des traces.

Si le débat a été tué par la dualité vide de sens entre Soumaila CISSE et Ibrahim Boubacar KEITA, beaucoup d’attaques sur la personne des candidats ont occupé les discussions. De projets, on n’en a parlé que pour les réclamer. Ceux qui savent les lire et les comprendre ne votent pas. Ceux qui votent ne savent pas lire. Au Mali, plus on est éduqué moins on vote. La variable la plus intéressante est cette masse d’illettrés et de semi lettrés qui fait l’objet de toutes convoitises.
Les soninkés sont reconnus être adepte du communautarisme. L’entité Soninké est très reconnaissable.

Pour certains membres de la communauté Soninké, « On est Soninké avant d’être malien ».

C’est dans cette vaste communauté, que la rumeur a été introduite pour dénigrer le candidat Soumaila CISSE. Il est dit que Soumaila CISSE est originaire du Nord du Mali et qu’il serait contre les soninkés. Il est dit qu’il aurait un plan d’extermination des
Soninkés s’il remportait les élections présidentielles.
La rumeur est partie d’un évènement datant d’une année environ dans le village de Kersignané rattaché à la commune de Konsigna dans le cercle de Yélimané. Suite à une manifestation des jeunes contre le maire de la localité de Konsigna, la gendarmerie était intervenue pour obliger les jeunes à lever l’ancre faisant des blessés et un mort.

Mahamadou Hawa GASSAMA étant le député URD de Yélimané et son chef le candidat Soumaila CISSE ont été accusé à tort comme étant les instigateurs de cette intervention meurtrière de la gendarmerie.

Soumaila CISSE aurait donné l’ordre aux gendarmes de tuer les soninkés selon la rumeur qui court en milieux soninké en général et particulièrement auprès des ressortissants du cercle de Yélimané.
Sur la plateforme d’échange de messages vocaux WhatsApp, l’information erronée a fait du chemin. Il est clairement dit à certains Soninkés d’un certain âge qu’il ne fallait pas voter en faveur du candidat Soumaila CISSE car il n’aime pas les Soninkés. « Si Soumaila CISSE devient président, il va assassiner tous les Soninkés ».

Au second tour des élections présidentielles, nombreux cinquantenaires Soninkés et plus ont confiés avoir reçu cette information.

Connaissant l’attachement légendaire de la communauté Soninké à sa culture et à ses origines, comptant sur le degré d’illettrisme de nombreuses personnes d’un certain âge de cette communauté, certains ont confié leur crainte.
Il faut rappeler que l’outil WhatsApp est très plébiscité par les maliens qui ne savent ni lire ni écrire. Des millions d’échanges ont lieu sur cette plateforme et des groupes très organisés et très structurés y sont nés. Quand la réalité dépasse la fiction, la victime se nomme Soumaila CISSE.

Elijah De BLA

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